Kindy et Bougie en rando, avant-première - et suite

surlaroute : tu as raison... ici les seuls vrais moments où l'on peut randonner sont l'automne et le printemps... l'été c'est totalement impossible...

d'ailleurs j'envisage de faire la transhumance à cheval l'an prochain... faut que je vois la date des élections européennes pour m'organiser...

Peut-être peux-tu faire la campagne électorale à cheval...histoire de traverser l'Europe...

La transhumance...là tu me fais rêver....

Avec les arrivées décalées de mes parents et de nos amis, et surtout avec le tri des affaires à prendre ou à laisser dans le ravitaillement et dans ce qu'on avait déjà, l'équilibrage des caisses de bât et des sacs paquo, nous ne redécollons qu'à 16h...

Nous savons maintenant qu'après le sommet, nous ne serons plus que 4 bipèdes : ma mère a réussi à convaincre ma nièce qu'elle était trop fatiguée pour poursuivre la randonnée, ou trop en manque de sa mamie...

Le chemin qui monte vers le sommet est au début une "autoroute" large de terre douce, entrecoupée de troncs d'arbres morts posés en travers pour faire des marches et tenir le terrain. Nous montons ainsi en pente douce, mais je sais que ça ne sera pas ainsi jusqu'au sommet.







Nous croisons pas mal de promeneurs qui redescendent, tous sont surpris de voir un cheval, certains se demandent "mais comment il va faire, là-haut, dans les cailloux ?"...Je les rassure en riant intérieurement, mon Ambrelune au pied de chèvre est probablement plus à l'aise qu'eux en montagne...

Peu à peu, le chemin se rétrécit, devient plus pentu et plus pierreux. La phonolithe sonne sous les pas.



Après la forêt, nous apercevons à nouveau le sommet que nous convoitons depuis tant de pas...





Ambrelune, qui est passée là 13 ans auparavant, semble apprécier.





Il parait tout près, le sommet, maintenant, mais le plus raide est à faire.



Là-haut, le vent souffle à "édenter le diable".



Nous commençons déjà à avoir un aperçu sur les paysages d'en bas, et une idée de la définition du mot "grandiose".









Ambrelune est de nouveau chargée à bloc, mais celà ne semble nullement la gêner...







Les gaminets ne sont pas en reste











Le village des Estables, station de ski, où ont également lieu des courses de chien de traineau, à la saison où souffle la Burle.







Le sommet vu entre des "bosses" qui ne sont pas celles d'un chameau !



La courroie de l'appareil photo, ou celle du porte-cartes, souflées par le vent...du coup photos un peu ratées...Mais ce que j'aime, c'est le regard de mes chevaux sur les paysages traversés. Mes chevaux sont partie prenante de la rando. Ils font leur boulot pour eux, leur force, ils me l'offrent, mais c'est parce qu'ils aiment faire ce travail, ils s'y réalisent autant qu'un border se réalise au troupeau. Ils sont capables de donner le meilleur d'eux mêmes car ils savent que j'en fais de même pour eux.





Nous voilà sur le "creux" entre les deux sommets.





A droite, le sommet le plus haut, celui du côté des Boutières.



Mais nous gravirons d'abord celui du côté de Peccata, le plus raide.











Ambrelune, malgré son chargement, se joue des pierres et de la pente avec une facilité déconcertante.



Un dernier effort, et nous y serons. Viens, Ambrelune.





ça y est, nous y sommes, tu l'as fait, mon Ambrelune, bravo, ma belle !



L'équipe au complet, avec Bougie qui se cache...



Me voilà radieuse, à cet endroit où je suis tellement en équilibre avec la vie, heureuse de la forme de ma jument, heureuse d'avoir amené les miens ici et comme ça.





Après un petit demi-tour en règle au sommet, je fais prendre à Ambrelune la sente qui descend un peu plus progressivement que le pierrier par le quel nous sommes montées. Les amis, qui sont montés avec nous, me rapporterons les commentaires des touristes : "mais elle est folle de faire monter un cheval là ! ça peut pas faire ça un cheval, il va tomber..."


Ils auront été bien surpris de voir son aisance et son agilité, à mon petit cheval de montagne !





N'admirons pas que la jument, profitons aussi du paysage...



Nous voilà redescendus du premier sommet, nous nous dirigeons maintenant vers le second, toujours soufflés par le vent des cîmes.

C'est pas "décorner le diable" qu'on dit?
C'est superbe là haut dis donc!! Ca devait etre chaud boulette pour y arriver, mais quelle vue de là haut, ca vallait la peine!

Et non, normalement, le vent, il décorne les boeufs, mais là, comme en bas, il y a les dents du diable, je me suis dit que la machoire du haut était partie avec le vent, lol !

que du bonheur à voir et à lire, tu pourrais faire une carrière de compteur ou écrivain surlaroute !!!

Chaque jour ou je viens sur le forum (tout les jous) , je me presse de venir voir la suite de vos si belle vacances, c'est un vrai bonheur.

Vraiment merci de partager. Les photos sont sublimes !!!!

Nous nous dirigeaons maintenant vers le 2° sommet, de 4 m plus élevé que son vis-à-vis.



Entre les deux, différentes constructions en pierres sèches amusent les enfants. Fiston s'y fera d'ailleurs de belles cicatrices d'aventurier sur la tempe, à cause d'un coup de vent qui le fera tomber sur les pierres...









Au sommet, gros calin de ma nièce à Ambrelune...



Pour moi, que ma jument ait fait ça si facilement, avec autant d'énergie et de bonheur, avec si lourd sur le dos, et sans avoir souffert des blessures qu'elle s'est faites avant le départ, à 20 ans, ça vaut toutes les coupes et tous les flots de tous les concours du monde...Bonheur immense de voir ma jument plus belle de jour en jour, se remusclant du fait du travail (d'ailleurs, à midi, les amis et mes parents l'ont trouvée embellie, elle qui avait tendance à être ensellée, souvenir d'une randonnée, pendant laquelle, la pauvre, elle avait portée un "cavalier" plus lourd et inerte qu'un bât), de la voir plus énergique que nous, autant que dans sa jeunesse, même si c'est parfois difficile à gérer et que ça nous a valu un certain nombre de "bagarres"...Je suis fière d'elle, et j'ai une pensée pour sa mère, Phalène, il y a 13 ans, c'est elle qui portait le bât avec autant sinon plus d'adresse, avec la même viutalité, la même sûreté de pied, allant jusqu'à galoper sur le verglas...

Des gens étonnés et curieux viennent discuter, se renseigner "où, pourquoi, comment ?", les questions habituelles auxquelles je réponds bien volontiers.



L'équipe au complet sur Le sommet



Bien sûr, 1753 m, ce n'est pas l'Annapurna, notre aventure n'est pas exotique ni extraordinaire, mais avec les petits, c'est déjà pas si mal, ils peuvent être fiers d'eux, en tout cas, moi, je les admire !

Marjo, tu me fais rougir...

En tout cas, j'espère avoir donné l'envie à certains de se lancer, et/ou de venir découvrir cette merveilleuse région.

Restons un moment au sommet, jouissant de l'immensité de l'horizon, de la beauté du paysage, de l'amoureuse violence du vent....









Les enfants savent déjà lire une table d'orientation...



Autant je connais le côté Peccata, autant je ne suis jamais descendue côté Boutières, et il me semble que c'est plutôt raide. Je pars donc en reconnaissance, pour voir si nous pouvons passer par le sentier qui part du sommet, ou s'il faut redescendre attraper celui qui part d'un peu plus bas.





Pendant ce temps, Bougie prend le vent...



Le sentier partant du sommet est vraiment un sentier de chèvres, raide, pierreux, scabreux, et, malgré la confiance que j'ai en la sûreté de pied d'Ambrelune, je ne prendrai pas le risque de l'entrainer là où, avec le poids qu'elle a sur le dos, le moindre faux pas peut-être fatal. Tant pis, je remonte rejoindre la troupe et nous descendrons prendre le chemin des Boutières un peu plus bas.







Le mont Gerbier de Jonc, d'où sourdent les sources de la Loire, dernier fleuve sauvage de France (et même d'Europe ?), sauvage comme ce beau pays qui lui donne naissance...

Superbes paysages ,magnifiques mont d'Auvergne.
Qu'est ce que j'aime ces montagnes.

Dans les Alpes la tradition veut qu'on rajoute un pierre sur le kern quand on en voit un plutot que de s'y faire des bosses au front (pauv' gosse)

C'est vrai, Flo, tu as raison, j'avais pas pensé à lui expliquer ça, à mon gaminet !!

Demain, préparatifs pour le départ à Fontcouverte, donc, si j'ai un tout petit moment, je mets la fin de l'étape commencée, et après, il vous faudra attendre le retour de l'Aude...

Merci merci merci pour toutes ces merveilles

Faudra bien que je finisse de raconter, dès que j'aurai le temps...Pff, dire que je me suis arrêté en cours d'étape, pas bien sérieux, tout ça ! Et pendant ce temps là, nos randonneurs virtuels marchent, marchent, et marchent encore, à la recherche de la fin de leur étape, d'un lieu où ils pourraient bivouaquer. C'est par où, la sortie du Mézenc, se disent-ils ...

Lol, heureusement que ce n'était pas comme ça en vrai !!

Je reprends donc où j'en étais, profitant de ce dimanche pourri pour essayer d'au moins finir l'étape du 5° jour...lol

Nous étions donc au sommet du Mézenc, et nous apprêtions à descendre côté Boutières. C'est la fin de l'après-midi, et la lumière du soir commence déjà à voiler les différents plans de ces horizons tourmentés.











Après avoir bien bu tous ces paysages sublimes, nous repartons enfin, et oui, il nous faut encore redescendre et trouver un point de bivouac...Nous arrivons rapidement à l'endroit où notre chemin et celui de mes parents et nos amis se séparent.

Fiston et sa cousine font ensemble une dernière pause barre de céréales. Et oui, c'est ici que la rando s'arrête pour ma nièce...



Ambrelune a bien du mal à respecter les consignes de protection du site : ne pas marcher en dehors des sentiers...mais cette herbe est trop tentante !













Pitchounette n'est pas ravie de retourner dans le porte-bébé...



ça y est, nous voilà de nouveau en route !



Le début du chemin des Boutières nous étonne par sa facilité...



Nous circulons aisément sur ce sentier moelleux, entre des arbres essayant de braver le climat hostile et de magnifiques prairies de fleurs bleues, on dirait des chicorées géantes (?).





Mais bientôt, le versant des Boutières nous révèle son vrai visage, plaques raides de pierres glissantes, étroites...Ambrelune doit déployer toute son adresse de cheval de montagne, et composer avec les fers lisses et le poids et le volume de son bât. Ce n'est pas une mince affaire mais elle excelle en conditions difficiles.

Je n'ai pas pu la photographier en plein franchissement des difficultés, fallait que je l'aide à penser à son bât...Mais ces quelques photos vous donneront déjà une idée du terrain.







A un moment, elle n'a pas pu assurer son postérieur qui rippe sur les pierres...Mince, du sang. Pas moyen de lui prendre le pied ici pour voir ce qu'il y a. Je touche, rien de particulier, c'est le pied où elle s'était fait une prise de longe avant le départ, elle a dû la rouvrir. Elle ne boite pas, alors, il faut continuer, je la soignerai en arrivant.

Petit à petit, les difficultés s'amenuisent, et nous traversons maintenant une moche plantation au milieu de laquelle le chemin est assez correct.



En sortant du bois, nous voilà au parking de la Croix des Boutières, qui s'avère être un très bon point de bivouac si toutefois nous pouvons trouver de l'eau. Ma surprise est grande en sortant du bois. Que vois je à l'autre bout du parking ? Un couple avec des enfants et deux chevaux bâtés. Je laisse mon équipe, et me dirige vers le gars, qui s'est avancé lui aussi. Nous nous présentons et entamons la causette : c'est un couple de Belges, avec une petite de l'age de notre Pitchounette. Ils viennent d'Ariège avec leurs deux juments Castillonnes et rentrent chez eux en Belgique. Chapeau !

Je quitte un moment nos "collègues", et retourne demander à la chaumière au dessus si on peut avoir de l'eau pour les bêtes. Les gens, en pleine restauration de la maison, nous remplissent gentiment un bidon d'eau avant de quitter leur chantier (et oui, il est déjà 7 heures et demies, peut-être). Après avoir fait boire mes bêtes assoiffées, je m'occupe du pied d'Ambrelune, et, soulagement, je constate que c'est juste une croute de la prise de longe qui s'est arrachée, rien de grave, donc. Je prodigue les soins nécessaires pendant que zom monte le campement.

Entre temps, nous voyons arriver nos amis qui étaient avec nous à midi et sur le Mézenc. Ils sont redescendus par Peccata, ont fait un tour en voiture et sont venus nous faire coucou. Nous partagerons donc avec eux, autour d'une de ces table de pique nique installées dans les coins touristiques (on s'embourgeoise, n'est-ce pas ?!), notre repas de randonneurs. Au moment du café, j'irai chercher nos tous nouveaux amis voyageurs, et nous passerons une soirée délicieuse sous le signe de l'amitié.



Ambrelune broute en liberté pendant toute la soirée, une herbe bien méritée.



Bougie se repose en mode "veille légère"



Kindy est "lessivée"



Comme d'habitude, fiston reste en pleine forme ; il embête Ambrelune, et mon impatiente, avec lui, est bienveillante, et lui passe ses 4 volontés !

Je te remercie de reprendre le cours de ton récit captivant.

C'est avec plaisir, même si la 2° partie de la rando sera surement racontée moins vite que la première, faute de temps...


Après une bonne nuit de sommeil, qu'Ambrelune a passée attachée entre deux arbres comme à l'accoutumée, je la libère pour qu'elle puisse "engranger" un maximum d'herbe avant le départ.


Le soleil se lève derrière l'orée d'arbres sur le pays des sucs. Le Mézenc, derrière nous, a veillé sur nos rêves.


La chaumière en restauration où les gens nous ont laissé un gros bidon plein d'eau pour qu'on puisse faire boire avant de partir.



Mon Ambrelune sur fond de soleil levant, cliché de mes rêves d'ado....


Les petites juments de nos nouveaux amis, M. et Mme Longchemin, sont aussi au casse croute du matin, et au pansage. Désolée pour le flou.





Le lever de soleil sur le Pays des Sucs, c'est quelque chose qui vous prend aux tripes. Une envie viscérale de se fondre dans le paysage me prend dans ces cas-là, d'en faire partie à part entière et non d'être un élément rapporté. C'est d'autant plus prenant que le temps menaçant ajoute encore à la dimension envoutante du secteur. Je suppose que nous sommes sur le bord d'une ancienne caldera, et d'imaginer la taille du présumé volcan originel procure une sensation vertigineuse.



















Pendant que j'immortalise le paysage qui s'assombrit, mon équipe s'est réveillée. Fiston est déjà en grande conversation avec son amie Ambrelune.



Bougie, prête au départ !



Pitchounette, ravie



Nous nous dépêchons de plier bagages et de lever le camp, car des éclairs de plus en plus nombreux zèbrent le ciel, et le tonnerre commence à gronder.





Sous un ciel des plus menaçants, nous levons le camp après avoir récupéré La-Louve-Qui-Avait-Peur-Des-Orages, j'ai nommé Kindy, planquée sous un camping-car au fond du parking.

En partant, nous échangeons avec la famille Longchemin de grands gestes de bras. Au revoir, amis que nous reverrons bientôt : leur itinéraire et le notre sont très semblables, il y a donc des chances pour qu'on se retrouve en route, et sinon, ils doivent venir faire étape chez nous dans quelques jours. Eux ne sont pas encore tout à fait prêts quand les premières gouttes commencent à tomber.

Nous nous abritons sous les arbres, le temps d'enfiler nos impers.





Notre sixième étape démarre donc sous l'orage, c'est la première fois que nos impers sortent des sacs.

Le paysage!!!!!!!!!!!
Ces montagnes érodées,façonnées par le temps c'est juste magnifique

merçi pour ton recit et tes superbes photos surlaroute, c'est un vrai plaisir de te lire

Je suis contente que vous y preniez plaisir. Pour moi, c'est un bonheur également de l'écrire et de revoir ces photos, ça me replonge un peu dans ces jours de bien-être parfait pour moi. La rando, c'est pour moi quelque chose où malgré les difficultés, malgré la fatigue, les embûches, je suis en équilibre avec moi-même, en harmonie, et c'est pour le moment trop peu souvent que je peux en faire...alors, ça me permet de patienter...

°0°

Ils avaient des enfants, aussi ?

vous partez comme ça plusieurs fois dans l'année ou alors vous faites ça seulement l'été ?
Moi, je trouve ça vraiment genial de partir sur les routes comme ça, en plus avec les chevaux, les enfants ... c'est que du bonheur

°0°

Autrefois, Marinou, je partais surtout hors saison, printemps, automne, parfois 2-3 jours l'été, + souvent des week-ends. Mais maintenant avec les gosses petits et le boulot, on a recommencé seulement l'an dernier, et maintenant cette année, sur plus longtemps. Je pense que pour des randos non estivales, il faudra attendre qu'ils soient plus grands, nos marcheurs, et qu'ils soient même cavaliers autonomes, tant qu'à faire. Mais c'est vrai que quand ils auront un peu grandi, j'aimerais bien qu'on puisse partir plusieurs fois dans l'année, quitte à ce ne soit que des 2-3 jours le plus souvent, et une grande rando sur l'année.