Cavaliers cavalières ...

Qu'est-ce que ça devait être bien, loo, ce stage dans le Montana ...! le rêve réalisé, non ?

De mon côté, j'ai débuté en club à 9 ans, à l'époque où c'était encore para-militaire ("préparez vousà marcher au trot, pour marcher au trot, marchez au trot !"). L'avantage, c'est qu'il y avait de la rigueur, l'inconvénient, c'est quand la rigueur se faisait rigidité.

7 ou 8 ans de manège en pointillés. Ma première jument à 20 ans (et elle 6 ans. Phalène...20 ans d'amour et d'intimité, qui ont fini si tragiquement...).
Monte à cru, faut dire que Phalène, c'était le cheval version "pullmann". Puis qualques mois après, naissance d'Ambrelune. Le père Flam' a passé quelques temps avec nous aussi. Sont nés de lui et de mes deux Noires : "Flamine, Grim, Génépi. Tous débourrés à la maison.

A une époque, avec une amie, et ma mère, nous étions devenues "les amazones de l'apocalypse", nous sortions en pleine nuit, de préférence à la pleine lune, c'était le pied !
Dans la neige jusqu'au ventre du cheval, j'ai fait aussi. C'est impressionnant, la puissance du cheval quand il fend les congères !

Des randonnées en autonomie, par tous les temps, avec ou sans cheval de bât, avec ou sans tente, organisées par mézigue.

A une époque, les gens m'appellaient quand ils avaient un cheval difficile à monter, mais ils ne me disaient pas tout, ça m'a valu une ou deux gamelles mémorables (je suis pourtant une spécialiste du rattrapage en vol ! lol), et puis quand on ne monte plus souvent, on perd, alors, monter des "fadas...le but, ce n'est pas de se tuer, mais de se faire plaisir. D'ailleurs, actuellement, je ne serais même pas rassurée de montée un cheval de sang simplement gazeux).

Quand j'attendais ma puce, j'ai débourré un petit entier nommé Colorado (un amour de cheval, mais pas mou pour autant ; enfin, je me suis arrêtée au stade pied à l'étrier, corps en travers de la selle, j'aurais pu m'asseoir, mais j'ai pas osé prendre le risque pour le trésor que j'hébergeais...Du coup, c'est mon fiston puis mon zhom qui ont mis les fesses dessus en premier).

Je fais des scan's, et je vous mets des images, même si Uzo, qui a eu la bonne idée de nous mettre un post, l'a mis dans les sujets sans images...

T'inquiète pas, Lets, c'est très bien !

Voilà, je vous parle d'elle à mots couverts de temps à autres...les plus grandes peines sont muettes...Mais je vais quand même profiter de cette rubrique pour vous raconter sa belle histoire et sa si triste fin. En photos, comme il se doit.

J'avais 20 ans, elle en avait 6. Juste débourrée, poulinière de métier (elle avait déjà eu 3 poulains).

Jument pudique mais très aimante, nous avons noué une relation d'une profondeur et d'une intensité....Au début, je la montais à cru, le temps d'avoir assez d'argent pour m'acheter une bonne selle, puis après, à cru de temps en temps par plaisir ou par flemme de seller...

20 ans après, tu avais toujours peur des mêmes grilles d'eau au sol dans le hameau...Et pourtant, tu n'étais pas une jument peureuse. Sans entrainement, tu t'économisais...mais au bout de deux ou trois jours de rando, tu doublais tout le monde au trot dans les côtes, y compris moi qui marchait à pied pour te laisser souffler !

Je pouvais te faire passer partout, si tu me disais non, c'est que vraiment ça ne passait pas, et il en fallait pour que ut dises non...Tu portais ton bât en rando dans n'importe quelles conditions, choisissant de galoper sur un chemin verglacé, parce que la nuit froide vous avait donné la pêche, descendant sans encombre une pente des plus raides dans des rochers moussus, avec le bât sur le garrot, t'éloignant parfois de nous quand tu avais senti (comment, je l'ignore, mais ça doit être un secret de mérens...) qu'un peu plus loin, le passage serait moins ardu.

Quand Flam' a vécu avec toi, vous avez vécu votre amour en cachette, Flamine est ainsi née, puis l'année d'après, Génépi. Tu étais folle de tes poulains, et quand Grim, le poulain d'Ambrelune, est né, tu en as pleuré d'émotion.

A 25 ans, tu aimais parfois encore t'amuser à faire semblant de ne pas te laisser attraper, toi qui étais si familière avec moi. J'adorais ça, ne te voyant ainsi pas vieillir.

Et puis, tu es devenue la monitrice attitrée du fiston, qui a 3 ans adorait te monter à cru. Et la pitchoune, a essayé aussi avec et sans moi et adore ça !

Jusqu'à ce jour maudit...je suis venue vous voir en promenant les enfants. D'en haut du chemin, j'ai vu Grim, qui montait la garde tout seul...Je siffle, seules deux juments me répondent...Je fonce, et je te vois, enlisée jusqu'à mi-flanc, Ambrelune et Génépi te veillent. Je plante là mes gamins, dévale jusqu'à toi, vu l'herbe rongée autour de toi, et les crottins, tu es coincée là depuis quelques heures. Nous sommes fin novembre, même si l'hiver n'a pas vraiment commencé, il fait plutôt froid. Je gratte désespérément la vase autour de toi, impuissante à te sortir de ce marécage, où tu ne serais jamais rentrée sans quelquechose qui vous fasse vraiment paniquer tous les quatre ; surtout que vue ta position, tu as dû y entrer au galop, un de tes postérieurs est resté en extension derrière toi. Je dois trouver du secours, et vite, du coup je remonte vers mes gamis qui hurlent, je cours en poussant la poussette à travers les prés, mon fiston essaie de suivre comme il peut. Je vais chercher le copain paysan qui coupe du bois un peu plus haut, mais impossible de passer des sangles sous le ventre de Phalène, cette satanée vase bloque tout, donc appel au 18.
Les pompiers arrivent, un véhicule spécial doit arriver de la ville, à ce que je comprends, et en attendant, ils commencent à la main avec pelles et pioches, s'enlisant eux-mêmes. Mais ça n'avance pas, et le véhicule spécial n'arrive pas, et la nuit qui sera bientôt là. Je suis trop en état de choc pour bien faire bouger les choses. Le tracto-pelle de la commune est en panne, ils vont chercher celui d'un entrepreneur du coin.

Pendant ce temps, les autres pompiers installent les projecteurs car la nuit est tombée. Le chef me dit qu'il faudra que la véto vienne la tranquiliser pour pouvoir travailler au tracto à côté d'elle. Moi, je dis que c'est pas la peine, je te connais trop bien, ma Phalène, si je reste vers toi, tu m'écouteras.

Le pompier qui mène le tracto est un vrai chat, suivant nos consignes quand on le guide, passant à un cheveu de la jument sans la toucher. Tu t'inquiètes, ma Phalène, mais tu sais que je suis là et que c'est pour te sortir de là, donc tu ne paniques pas.

Il faut brasser 4 ou 5 m3 de vase pour arriver à te dégager, et à te tirer hors du trou, qui se remplit d'eau en 1/4 d'heure.

Mais hélas, tu ne te relèves pas, est-ce nous qui t'avons esquinté le postérieur en voulant te le dégager tout à l'heure, ou t'étais-tu fait mal avant, es-tu simplkement ankylosée par les longues heures en extension dans l'eau glacée ?

La véto te perfuses, + finadine, on t'installe des bidons d'eau chaude contre toi, avec de la paille et des couvertures pour te requinquer, car bien sûr tu es en hypothermie. On te laisse attachée au cas où tu te relèverais et serais trop faible, pour éviter que tu retombes dans ce maudit trou. Le lendemain, la véto revient te soigner. Je vais chercher chez un paysan les sangles de la cage de contention des vaches et on essaie de te lever avec la fourche du tracteur. Mais pas moyen de te faire tenir debout.
J'ai peur, je me sens tellement seule et démunie, toi étendue au milieu de ce pré tout en vallon bosselé, pas à côté de la maison, et mes petits que je ne peux pas encore laisser seuls, sinon, je resterais tout le temps avec toi, ça ne servirait à rien, mais au moins je serais là...

Après 2 jours comme ça, mon homme prend le taureau par les cornes, il appelle l'entreprise à qui il loue du matériel, "il me faut une pelle de 8 T et une remorque plate". La véto t'endort, on t'attache les pieds, et mon homme prend la pelle pour te charger sur la remorque. Puis le copain t'emmène chez nous derrière son tracteur. Mon homme t'a aménagé un grand espace entouré de rouleaux de foin et de paille, avec une super épaisseur de paille pour litière. Tu y seras au chaud et on pourra plus facilement te soigner ; et si tu te lèves, ça sera plat. Je bats le rappel, famille, copains, faut être plusieurs pour te mettre debout au moins une fois par jour avant de trouver une solution pour te laisser suspendue. La première fois que le palan t'a hissée, au début c'était dur, mais tu as eu l'air de revivre une fois debout. Tu te mets à boire, à manger. Ma mère est allée avec les enfants te cueillir de la belle herbe verte au bord du Rhône. Mon fils t'a acheté des bonbons pour chevaux, et moi des kilos de carottes. Seulement notre système n'est pas au point, alors on ne peut pas te laisser plus d'une demi-heure comme ça, le reste du temps tu es couchée. La véto, quand elle t'ausculte trouve que ton état se dégrade, surtout au niveau pulmonaire. Ce soir là, mes parents ont des amis chez eux, mais pour que mon père puisse aider, elle rapatrie le repas et les invités chez nous. Ma pauvre Phalène, tu es pleine d'escarres, et le profil sur lequel ta tête repose n'est plus qu'une plaie. Les invités pleurent de te voir ainsi, moi je n'y arrive pas.
Le lendemain, je redescends à la sellerie, ils me fabriquent quelquechose qui va nous permettre de te laisser suspendue dans de bonnes conditions. Quand je rentre, mon homme est au hangar, donc je vais vite m'occuper du repas. Il arrive en me disant qu'il croit que ma jument n'ira pas loin...Je fonce au hangar....tu viens de mourir, et ton oeil si doux se trouble déjà.


Tu avais presque 26 ans, c'était le 5 décembre, un an avant que j'arrive sur ce forum. Depuis, il a fallu apprendre à vivre sans toi, mais quand je déplace ta famille, je sens ta présence à mes côtés. Toi qui ne serais jamais tombée de toi-même dans une chausse-trappe, toi qui devais vivre encore entre 5 et 15 ans, tu as eu une fin que personne ne mérite.

Une des amis de mes parents qui était là le dernier soir est prof de chorale, elle a fait chanter à ses élèves une chanson à ta mémoire...

Voilà des photos de toi, pour que tu vois tout le monde ici voie quelle jument exceptionnelle tu étais. La beauté de ton âme, ma Phalène, non seulement elle se voit, mais je ne l'oublierai jamais.


Dans le froid



Ton regard que j'aimais tant


Al'attache en rando


Tu excellais à porter ton bât :


Quelques photos de l'époque où tu étais "top-model" pour vendre le matériel que je fabriquais :







Au pré, en poil d'été (Génépi à ta gauche, Ambrelune et Grim derrière) :


Gros dodo pour toi et ta famille :

Ca me rappelle de très mauvais souvenirs!

Mon cheval est mort sous mes yeux d'une crise cardiaque il y a plusieurs années. J'ai mis des années avant de remonter......On n'oublie jamais!

Surlaroute c'est horrible cette histoire, je n'arrive plus a voirles touches du claviers tellement je pleure. Que ton chagrin doit être grand, je suis désolé sincèrement pour toi et pour Phalène. Qu'elle puisse reposer en paix.
La vie est parfois imcompréhensible, cruelle.
En tout cas bon courage même si j'ai cru comprendre que c'est arrivé il y a déjà quelques temps, on oublie pas.

Merci, Nad, même si j'ai accepté le fait que ça soit arrivé, et que Phalène ne soit plus là, comme tu dis, on n'oublie pas, et les paroles de réconfort font toujours du bien, surtout qu'en le racontant, j'ai revécu ces moments d'atroce douleur, et ça m'a bien refilé le blues, quand même...

s'est une très triste histoire mais une très grande preuve d'amour cette hommage aphalène

C'est vrai, c'est un triste fin... Mais le moin que l'on puisse dire c'est que vous avez fait tout ce que vous pouviez! Et puis, malgré cette fin tragique, elle a l'air d'avoir eu une vie heureuse!
Et maintenant sa présence persiste à travers son souvenir, et surtout sa descendance!
Bon courage surlaroute pour passer ce blues

Quelle horreur cette histoire

Merci à tous.

Surlaroute, nous en avons discuté et sache que je suis de tout coeur avec toi, j'imagine qu'elle souffrance ça doit être.


Sinon bah à mon tour de vous présenter ma louloute (enfin ex louloute), que j'ai déjà présenté à certains.

Opium, jument BWP (cheval de sport belge) de 8 ans, que j'ai monté pendant 4 ans et qui malheureusement à été vendue il y a 2 mois. Elle n'était pas à moi mais c'était comme si. Ca restera la jument qui ma tout appris, qui a permis que je progresse énormément





J'ai commencé l'équitation très tôt, et j'ai été un peu dégoutée des centres équestres. J'ai comme projet d'adopter un trotteur réformé des courses, comme cheval de loisir et surtout pour lui offrir une seconde chance.

Les trotteurs, il y en a plein pas loin de chez moi, la plaine du Forez est une des grandes régions d'élevage du trotteur (enfin, le français). Mais y a de tout dans ce chevaux. Parfois (rarrement), des super bien foutus, souvent des bêtes "qui ne valent même pas le couteau pour le steak". Enfin, en choisissant, on arrive à en trouver des biens, et l'avantage, une fois qu'on a "réparé" les dégats de l'entrainement course, c'est que ce sont des chevaux qui ont un coeur gros comme ça.

Surlaroute ton histoire m'a retourné je compatis vraiment bravo a toi et a tous ceux qui t'ont aidé pour sortir cette pauvre jument de là.


Sinon loo tes photos font rêver j'ai eu l'occasion de monter en équitation western (c'est ce que que je voulais poster à la base) et j'en sui tout simplement tombé dingue tout ce fait tellement dans la compréhension et le respect c'était super et avec un gars super passionné. J'éspère un jour pouvoir avoir moi aussi un quarter

Wouaw opium est superbe!!!!

Voilà je vous présente "Woodstock" qui n'est pas a moi malheureusement, mais qui m'aura marqué a tout jamais, je pense qu'aucun autre ne me rendra aussi heureuse...
C'est un anglo, trop gentil, joueur... Un vrai amour, avec lui on ne s'ennuie jamais!
C'était presque comme si il me parlait, il arrivait a me faire savoir ce qu'il voulait, me remontait le moral, me faisait rire... Enfin bref j'en suis littéralement amoureuse, malheureusement certains n'ont pas compris, et maintenant je ne le monte plus.. (histoire une peu longue..)

Il est magnifique et il a l'air d'avoir un joli coup de saut.

Oui il a un joli coup de saut, je ne sais pas jusqu'où il pourrait aller mais maintenant celui qui le monte ne le laisse pas avancer le bloque et du coup au-delà d'1m10-15, il ne fait pas sans faute parce-que le cheval a beau être gentil, il ne peut pas tout sauver non plus...
Mais je pense qu'il pourrait très bien tourner s'il été correctement monté! Et en plus il est très souple, c'est un vrai chat, et il se débrouille toujours pour pas toucher... UN AMOUR!!!!!!!!!!!!!! :ticoeur2:

Surlaroute ton histoire est vraiment super triste, j'imagine très bien ta douleur,
de tout coeur avec toi et une grosse pensée pour Phalène,
comme lets j'adore tes 2 premières photos.

Moi ma ptite jument c'est Hamandine, avec elle j'ai réalisé mon rêve d'enfant, avoir mon cheval, et je l'adore...
elle est super tendre et j'en profite un maximum pour passer plein de temps avec elle à la caliner
mais maintenant je ne monte plus et c'est mes 2 filles a qui j'ai transmis ma passion qui en profite,
enfin qui en profite maintenant parce qu'au début... fallait s'accrocher !

Alors moi, je suis uen ancienne cavaliere de complet puis apres la naissance de mon ainée je me suis mise au dressage ( niveau st georges..) et j'ai completement arrété ensuite.. mes filles ont pris le relai et là, la plus jeune sort en competritions csp poney avec sa ponette, une connemara qu'elle a entierement dressée, c'est une vraie histoire d'amour entre elles 2

voilà quelques photos