Bonjour à tous les bordermaniaques, envie de partager notre histoire avec vous ...
Jack n’est pas mon premier chien, mais c’est mon premier border, mon premier amour border. Acquis au départ pour mon compagnon , c’est pourtant moi qui ai été naturellement désignée comme la « promeneuse » de chien- mais il est devenu petit à petit, discrètement mais sûrement, de fil en aiguille , de ballade en leçon club, puis agility, Mon border à moi ! Oui il est très fort ! car dans sa première année et demi (longue et parfois difficile adolescence) j’ai bien failli baisser les bras 2 ou 3 fois. Car il a remis en cause tout ce que je savais , ou croyais savoir sur les chiens . Il m’a mise hors de moi
, déprimée, fait pleurer , m’a fait sentir impuissante, une ou deux fois humiliée et il m’a même occasionné une fracture du tibia … Toute ma vie presque j’ai eu des chiens, mais des cools des gentils des obéissants sans souci de discipline agressivité ou désobéissance. Lui il me « décoiffait » ! Je me retrouvais avec un chien 100.000 volts, qui semblait obéir à des instincts très puissants qui lui dictaient un comportement pour moi aussi mystérieux qu’insupportable.
Avec le temps j’ai compris bien des choses, ce besoin de maîtriser tout ce qui bouge, ce regard fixe de psychopathe (pardon Jack ! c’est pour rire), cette fixation sur tout ce qui peut arriver à l’horizon, son besoin de « commander », j’ai compris que tout cela était inscrit dans ses gênes d’une longue lignée de chiens de berger , de chiens de travail qui ont un boulot à faire , une responsabilité. Il observait les autres chiens du plus loin qu’il pouvait (à défaut de moutons ?) et leur fonçait dessus pour les pincer et les « faire bouger ». Que d’angoisse pour moi lors des promenades, (et bien sûr pas bon le stress du maître , cela ne fait que faire monter le stress d’un chien déjà ultra sensible, tous les propriétaires de chiens savent çà). Mais petit à petit j’ai bien vu qu’il n’y avait là pas de véritable agressivité, que c’était sa façon d’être et même sa façon, certes maladroite, de proposer le jeu. D’ ailleurs souvent les chiens rencontrés s’y prêtaient , s’ y prêtent, volontiers, grandes courses en rond, jeux poursuites, dents qui claquent en l’air. Le seul problème quand l’autre chien est trop timide et soumis, cela semble générer du stress, (de la peur ?) à Jack et là il est pas sympa et aurait tendance à s’acharner sur le pauvre soumis si je ne l’arrêtais pas.
Oui petit à petit j’ai compris comment il fonctionnait. Et maintenant les ballades sont bien plus cools. J’ai plus confiance en lui vis-à-vis des autres chiens, il ne court plus après les vélos, il est beaucoup plus à mon écoute. S’il y a vraie nécessité à détourner son attention de telle ou telle situation ou possible catastrophe, j’ai recours à la balle , qu’il adore. Un "cékoiçà ? » et la balle sortie de la poche m’apportent son attention immédiate. En cas de tension en effet la laisse le met dans un état explosif, mieux vaut s’éloigner tranquillement avec l’aide de la balle. J’ai appris – j’apprends encore – à gérer les situations, dans le calme et avec si possible un peu d’humour, çà aide. Je n’ai pas réponse à tout, il y a encore des galères, mais beaucoup moins, et plus vite surmontées.
Jack va tout doucement vers ses 2 ans et je me rends compte qu’il devient plus posé, plus calme, bien que toujours très dynamique . L’adolescence difficile semble être plus derrière nous. Maintenant j’ai un chien qui est quand même plutôt sociable (même s’il est maladroit, faut rester vigilant lors de certaines rencontres), extrêmement affectueux avec nous, drôle , intelligent. Elève sérieux, toujours attentif à ce qu’on lui demande et très appliqué (et oui le bon côté du chien de travail) j’ai pu lui apprendre plein de trucs sympas , il en redemande. Non ce n’est pas un bisounours (expression qu’on voit souvent sur le forum ), c’est Mon chien. Avant d’être Jack, c’est un chien, et avant d’être un chien, c’est un animal, c’est ce que souligne souvent César Millan, et je ne l’oublie pas. J’accepte qu’il puisse avoir des écarts « animaux » , instinctifs, lui me pardonne mes maladresses d’humain pas toujours doué. Lui et moi et ma chienne Golden tous les trois on a plein de connivence et de plaisir à être ensemble, on vit plein de petites aventures au quotidien, et je suis fière d’être la chef de ma petite meute et d’être la maîtresse - et non plus seulement la promeneuse - de ce beau border au regard plein de confiance, de bonne volonté et de tendresse .
Voilà notre histoire, qui peut-être donnera un peu de courage aux maîtres qui galèrent parfois, les borders ne sont pas des chiens « faciles », mais c’est comme çà qu’ils nous font évoluer nous les maîtres, qu’ils nous rendent plus intelligents , plus humbles et meilleurs leaders.
Je vous souhaite plein de bonheur à tous.