La folie à La Fouly.

Voici un résumé de nos aventures à La Fouly, chez Jamie.



Nous sommes arrivés le samedi 23 juillet, après un peu plus de trois heures de route. Nathalie nous avait expliqué comment nous rendre directement au chalet. Nous empruntons donc le chemin escarpé en auto, pour nous poser devant le chalet. Personne sur place, nous montons à pied jusqu’à la yourte, personne non plus.

Une bonne heure après, Nathalie et Sylvaine arrivent, nous sortons nos affaires. Sylvaine nous laisse nous installer dans la yourte, et elle descend prendre ses quartiers au chalet.
Elle nous explique également le fonctionnement global, les réserves d’eau, le bois à fendre et à monter pour alimenter le poêle, les tournées d’inspections, afin de nous assurer de l’état de santé des animaux, et de l’état des filets et des clôtures.



Nous nous installons et déjà, nous sommes émerveillés par la vue, par le charme de cette yourte.

Nous sommes tous les deux des amoureux de nature, d’animaux et d’authenticité, nous nous sentons donc déjà très à l’aise.

Je ne vais bien sûr pas vous raconter toute la semaine jour par jour, mais si ça vous intéresse, vous pouvez trouver ça ici :
http://diouk.canalblog.com/archives/2011/07/31/21710997.html

Le temps n’a pas été merveilleux, relativement frais, nous nous sommes réveillés en règle générale avec un généreux 7°C dans la yourte. Nous avions beau charger le poêle à l’heure du coucher, il ne tient pas plus d’une heure, et vous imaginez bien que l’isolation n’est pas au niveau d’une villa récente.
Nous avons eu droit à de bonnes doses de brouillard le matin, qui se dispersait en règle générale vers 11h.



La première tournée d’inspection se déroulait entre 7h et 8h. Laissez-moi vous en conter une, assez intéressante concernant le travail des patous mais pas vraiment drôle.

Cheyenne.


Le dimanche 24 juillet, nous nous réveillons pour la première fois à La Fouly, à 1827 mètres d’altitude exactement, il fait exactement 7°C à l’intérieur de la yourte. J’allume le feu, Akira nous rejoint très rapidement pour le petit déjeuner (un plaisir de voir griller ses tranches de pain sur le poêle).
Le temps est plus que maussade, le vent souffle fort, le brouillard nous empêche de distinguer quoi que ce soit à plus de quinze mètres. Peu importe, nous sommes là pour un travail, et accessoirement pour profiter aussi de cet environnement.
Nous effectuons une première tournée d’inspection, puis nous mettons en place un nouveau parc pour les moutons.

En fin de journée, nous partons pour la dernière tournée.
La parcelle actuelle des moutons est un peu en contrebas de la yourte, elle est fortement dénivelée et nous choisissons de nous séparer le travail, Arween et Akira passent par le haut, moi par le bas.
Je parcours toute la longueur de la parcelle, je regarde les filets et les animaux, rien ne semble anormal… Ha si, ce piquet mérite d’être planté plus profondément, il a probablement été malmené et pourrait sortir de terre.
J’arrive au bout de la parcelle, je regarde encore une fois et décide de revenir sur mes pas, rien d’anormal.
J’effectue quelques dizaines de mètres, quand tout à coup, Cheyenne, une des femelles montagne des Pyrénées aboie deux fois, je lève la tête et au moment où je l’aperçois, elle pousse de la truffe quelque chose, le brouillard m’empêche de distinguer… Mais lorsque la chose en question roule plus près de moi, je m’aperçois qu’il s’agit d’un agneau, bien mal en point manifestement.
Cheyenne aboie encore plusieurs fois, jusqu’à ce que je m’approche de l’agneau, puis cesse.
J’alerte immédiatement Akira, qui me rejoint sur place, elle entre dans le parc et va voir l’agneau en question, il est toujours vivant, mais il n’est plus capable de se lever, il ouvre simplement les yeux.
Akira alerte à son tour immédiatement Nathalie, mais malgré plusieurs injections,, de sélénium et d’antibiotiques je crois, il n’a pas surveccu.

Princesse.


Cheyenne.


Arween et Cheyenne.


Princesse et Cheyenne.


Voilà, c’était une anecdote, mais qui reflète bien le travail réel de cheyenne et Princesse, les deux patous, pour info, Cheyenne n’a pas encore 2 ans et Princesse en a plus de 14. Ce sont deux chiennes très impressionnantes, pas par leur physique, mais par le véritable travail qu’elles effectuent, en particulier la nuit.
Preuve que nous avons appris beaucoup de choses, je croyais le patou placide, n’étant qu’un outil de dissuasion, mais il est en réalité beaucoup plus que çà.
Dans le cas précédent, cheyenne m’a clairement montrer où se situait le problème, elle m’a clairement fait comprendre qu’il y avait un problème avec cet agneau. Mais ce n’est qu’un exemple, lorsque certains randonneurs passent, les patous éloignent régulièrement les moutons des filets, c’est à dire les renvoient vers le centre de la parcelle.
De la même manière, il assure la sécurité du troupeau, dont ils font partie intégrante, en éloignant les prédateurs, de manière active.

Autre anecdote, j’ai croisé un renard, en descendant tôt le matin au chalet. Le soir même, nous étions en train de manger avec Akira et Arween, Cheyenne et Princesse aboyaient avec insistance, beaucoup trop d’insistance, je suis donc sorti de la yourte pour rechercher un éventuel problème, et je l’ai vite trouvé, ce même renard, ou très ressemblant, se promenait à proximité des filets, et manifestement les chiennes voyaient cet intrus d’un très mauvais œil, il a passé son chemin et a continué son chemin jusqu’aux chevaux, qui à leur tour ont manifesté beaucoup d’excitation et de crainte.

La photo est de qualité très... Modeste, mais elle a le mérite d'exister.


Voilà, notre semaine à La Fouly, en plus d’être abominablement jouissif, nous a remis en place. Et nous nous sommes rendus compte une fois de plus qu’il y a mille choses à apprendre, puis lorsque nous saurons ces milles choses, il y en aura encore dix mille autres…

Alors merci d’abord à Nathalie, pour ses connaissances, pour son ouverture d’esprit, pour sa bonne humeur et son bon humour, pour son intelligence, pour sa connaissance du monde canin, pour ses kelpies si beaux dans le travail, enfin, pour tout ce qu’on a découvert grâce à elle.

Ensuite merci à Akira, pour sa tolérance, pour ses connaissances également, pour son humeur constante et son humour. J’aimerai tant que les adultes prennent exemple sur cette jeune femme, ils auraient tellement à apprendre…

Merci aussi à Justine et à Jean-Jacques, que nous avons côtoyé que très peu de temps, mais suffisamment pour nous rendre compte qu’ils sont également très intéressants.
Voilà.

Quelques photos supplémentaires :














Diablo


Diablo


Diouk et Esmée


Diouk

Merci pour vos commentaires

Bon, comme vous avez l’air d’aimer ça, je paie ma tournée.

Vous savez ce qui était chouette là-bas ? C’est que contrairement à la ville, dans les alpages, les chiens sont toujours en liberté, on ne les rappelle que quand un groupe de promeneurs avec des enfants passent sur le sentier, sinon, jamais de laisse… Bon, en même temps, pour nous c’est pareil à la maison et 4 kilomètres autour (nous habitons dans un endroit qui n’est pas sur les cartes).
Imaginez un peu, pour ceux qui ne sont pas venus, la décontraction des chiens, jamais de laisse, jamais de « viens ici ! », « touche pas ça ! », « mange pas la dame ! », « avale vite ce york avant qu’on nous voit ! ». Juste la nature, les chiens, les bêtes et nous.

Moi-même, sauvagement agressé par Princesse.


Et mieux, travailler avec son chien, certains connaissent bien sûr ça ici, mais pour nous, qui travaillons dans notre bureau, à l’usine, en production, en voiture ou en camion, ce sont des situations inconnues. Comme le jour où nous avons étendu la parcelle occupée par les moutons. Il fallait poser un nouveau fillet sous le télésiège, dans une pente très… Pentue ! C’était dur, c’était risqué, mais au péril de notre vie nous avons effectué le travail qui nous a été donné, alors nous sommes passés près de la mort, certes, mais avec nos chiens.

Pour ceux qui se demandent si c’est moi qui suis petit ou le chien qui est d’un gros gabarit, la réponse est : « Les deux mon capitaine ! »


Nouvelle anecdote.

Jeudi dernier, comme tous les jours, nous nous équipons pour aller faire notre tournée d’inspection du matin, après un copieux petit déjeuner. Concernant les moutons, pas de problème, les vaches, voyons, 1,2,3,4,5,6 et un bœuf, ok, ça roule, les chevaux… 1,2, l’âne… Mais, il manque un canass… Un cheval je veux dire. Arween, experte dans le domaine, semble trouver ça un peu inquiétant, bon, reconnu pour ma galanterie, je lui laisse l’honneur d’aller voir ça de plus près. Elle descend donc, dans le brouillard, les quelques lacets, pour s’apercevoir que le coquin était juste sous une petite butte, il est évidemment sorti lorsqu’elle est arrivée sur place.
Akira s’est donc immédiatement moquée d’elle, j’ai beaucoup rigolé mais je n’ai pas manqué de rapporter cette moquerie à Arween…



Samedi matin, le jour du départ en réalité, nous nous sommes levés vers 6h30, comme tous les jours, il faisait un peu plus doux dans la yourte, 13°C, pour ne rien vous cacher, nous étouffions.

Ne sentant plus mes doigts de pieds, j’allume un feu rapidement, et j’ouvre la porte, le spectacle était simplement grandiose. Un peu comme un pied de nez, le soleil était bien présent et illuminait toutes les montagnes et les pics qui faisaient face à la yourte… Nous remercions d’ailleurs Nathalie et Grégoire d’avoir mis la porte face à la vallée plutôt que dans l’autre sens, c’était une bonne idée… Bref, éclairait tout le paysage d’une lumière rouge, réellement spectaculaire, mais en regardant bien, une énorme nappe de brouillard arrivait du nord et venait vers nous. Je pressai alors Arween de se lever :
« Lève-toi femme ! Et viens donc admirer ça ! Après tu auras le droit de me faire du café ! »
« Zzzzzz… Gné ? »
« Viens j’teuhh dis ! »
« Rhôô, rhaaa, qu’est-ce que c’est bôôôô ! »
« Oui, c’est bon c’est bon, allez file me faire le café maintenant ! »
« Mais, c’est quoi ce brouillard là-bas ? Il arrive ou il s’en va ? »
« Heu… Je crois qu’il arrive là ! »
« Zzzzzz… »

Bon, à quelque chose près, c’était ça le dialogue… A quelque chose près hein… Aïeuh, pas sur la têteeuh.

Toujours est-il que ce moment était juste magique, voir ça, et savoir que 20 minutes après, nous allions être dans le potage, nous nous sentions presque privilégiés.
Et ça n’a pas loupé, à peine un quart d’heure après, nous étions dans le pâté. Mais nous n’étions pas inquiets, et nous avions raison, car une heure après, le soleil était revenu.

Pour un dernier réveil sur place, la nature nous a gâtés, ça donnait à peu près ça, bien que la photo ne reflète pas vraiment le côté grandiose du moment.



Nous sommes convaincus depuis toujours que l’émerveillement n’a pas d’âge, et qu’il n’a pas de limite, ce genre de moment le prouve une fois de plus, et paf, je finirai là dessus.

Allez, nouvelle série de photos.









Arween et Akira


Nathalie et Akira


Nathalie et son fils, le petit.




Les montagnes.