rando d'automne

Coucou à tous,

En recherchant ici les anciens récits de mes "expéditions", je me suis aperçue que ça me manquait de vous raconter mes errances, que tous ceux avec qui j'avais sympathisé ici me manquent, en fait. Alors, je n'aurai pas la possibilité, en terme de temps, de recommencer à revenir régulièrement, mais pour le plaisir, je vais à nouveau vous raconter un peu.

4 2 jours d'automne d'hiver ; pas extrême, mais un peu quand même.

Je partais pour entre 2 et 4 jours, en fonction de la météo, de comment je tenais, de comment tenaient les poilus. Une jeune amie, randonneuse débutante, m'accompagnait les 2 premiers jours.
Le dimanche 27.10, j'ai donc ramené, à cru, mes deux cocos de chez mes parents jusqu'à chez moi. 8 kilomètres dans la tempête, avec par endroits des congères aussi hautes que les chevaux. 8 kilomètres contre les éléments en furie, que mes chevaux ont tranquillement avalé en 1h45, sans peiner le moins du monde, un régal !

A. est ensuite arrivée chez moi dimanche soir, et, après avoir mangé, nous avons préparé les bagages, ce qui nous a fait coucher tard ; mais à la limite, ce n'était pas grave, en rando à la mauvaise saison, on se couche tôt, donc on est censé récupérer. Grim et Ambrelune étaient au box et ont eu une ration d'orge en prévision des efforts de la 1° journée de rando.

Lundi matin, de bonne heure, je vais donner une ration de foin à mes deux gros ; brrr, il fait plutôt frisquet (c'est un euphémisme). Puis nous déjeunons, amenons tout le matériel au hangar, sortons les deux Gros des boxes et les préparons.

Le jour s'est levé et inonde de soleil le paysage déjà saupoudré de neige. Les Gros sont curieux et joueurs.





Nous décollons à 8h30 (un peu plus tard que ce que je voulais, mais c'est encore correct), je me fais treuiller par mes fashions victims canines, toujours à fond !





Les chevaux sont plein d'entrain, et A. peine à suivre l'allant d'Ambrelune ; bien qu'elle marche un peu moins vite que Grim, ma noiraude a retrouvé une très bonne locomotion, elle engage et est contente de partir en rando. Et le froid leur donne la pêche, aux cocos !

Constatant donc qu'A. a une condition physique moins bonne que la notre, je lui réserve le premier temps en selle, dès que mon Grim est assez échauffé, ce qui nous permet de maintenir une bonne allure de marche.

Au village, les cocos tout assoiffés se jettent sur le bachat communal, qui, à leur surprise, est couvert d'une épaisse couche de glace. Qu'importe, leur Surlaroute de patronne lève la jambe pour leur casser cette importune croute à coup de talons. Et voilà deux cocos soulagés de pouvoir se désaltérer.

Nous traversons le village et ses "faubourgs", puis je peux enfin lâcher les chiens. Je lâche également Ambrelune, qui nous suivra à son rythme, pour marcher en tête de Grim, mon gros père n'ayant pas l'habitude d'être monté par quelqu'un d'autre que sa patronne. D'autant plus que je l'ai mis en hackamore pour lui éviter d'avoir en bouche un morceau de métal glacé, et que ce n'est pas du tout l'embouchure à laquelle il répond le mieux. Dans le chemin de Beaudier, en légère pente, mon Grim s'arrête régulièrement pour souffler, et commence à transpirer un peu (j'ai dû moi aussi quitter la veste, d'ailleurs, mais mon souffle va bien).

Aussi au bout d'un temps, je demande à A. de mettre pied à terre, et décide que nous ne monterons probablement plus de la journée (la dénivelée à faire est assez importante), pour ne pas faire faire trop d'effort à Grim, et éviter qu'il arrive trop en sueur à l'étape. Mon gros est un Père-la-santé, mais on ne sait jamais. Et nous les laissons souffler autant que nécessaire, ils sont assez motivés pour repartir d'eux-mêmes après un court moment à souffler.

Mon Ambrelune, bien plantée sur ses 4 pieds. J'aime la voir ainsi forte et en forme, ma bientôt retraitée !




En sous-bois, malgré les rayons de soleil à travers les arbres, la fraicheur et la teinte du paysage enneigé ont encore des allures de "menthe glaciale". Il fait bon tant qu'on marche, en fait.

Mes chiens costumés détonnent dans le paysage, visuellement et auditivement. Qu'importe, ils sont heureux et en sécurité si par hasard un chasseur avait décidé de braver le froid.





Dans le Bois Beaudier, j'arrive encore à me planter, mais de pas grand chose. Nous arrivons à l'est de Grangeneuve au lieu d'être à l'ouest, pas bien grave, quoi. Le paysan nous salue et sourit de voir mes chiens "maillotés", comme il dit.

Puis c'est Ravarines, où des chevaux nous regardent passer. Après la bâtisse, un beau paysage dans son écrin blanc s'offre à nous.





Les chiens furètent, courent et musardent, se roulent dans la neige, s'y frottent le ventre...Quel bonheur pour eux !

J'aime bien le chemin qui descend de Ravarines. J'ai l'impression que c'est un ancien chemin dallé, mais dans la pente le dallage s'est complètement dégradé et il est devenu pierreux. En bas, on arrive sur un pont de pierre au dessus d'un charmant ruisseau ; j'y suis passé cet été au retour de ma rando ardéchoise. Sous la neige, l'effet est sympa aussi.



Pendant que j'amène Grim boire sur la rive gauche, A. tente la rive droite avec Ambrelune.



Le soleil et l'eau jouent ensemble à faire des ombres chinoises sous le pont.



Les chevaux n'ont pas encore repris soif, et mon Grim préfère manger quelques feuilles de ronce.



ça y est, tout le monde a passé le pont, nous pouvons reprendre notre route.



Nous traversons justement une route verglacée, quasiment dans un virage, en plus, et attaquons ensuite une côte un peu longue mais pas trop raide (enfin, tout est relatif, à ce moment là, je suis certaine qu'A. la trouve raide. Les chevaux, quant à eux, s'arrêtent régulièrement pour souffler et repartent d'eux mêmes).



Je propose à A. de lâcher Ambrelune, qui nous suivra sans faire de problèmes. Ma jument monte vaillamment, bien dans ses sabots, heureuse d'être à nouveau sur les chemins.



Ambrelune tend à nouveau son dos, je suis super contente de la voir travailler comme ça.

Bougie ne pense qu'à se faire lancer des babets (des pommes de pin) pour courir après. A. sera pleine de bonne volonté avec ma toutounette toujours aussi foldingue du haut de ses 8 ans (déjà !).



A un carrefour où dans l'autre sens je me suis planté cet été, je laisse l'équipe animale à A. pour aller vérifier si le chemin que je pense est le bon. C'est le cas, ouf !



L'est pas beau, mon Grimasson en mode nounours ?





Nous sortons enfin du bois ; c'est agréable de se retrouver au soleil. Au loin derrière le village, la montagne sur la gauche, c'est Chaussître, notre sommet local (1240 m), duquel par beau temps on voit plus du quart de la France.


Avisant un coin au soleil avec de la belle herbe pour les chevaux, je nous vote une petite pause, barre de céréale et gorgée d'eau pour nous.



Les chiens tournent autour de nous, toujours aussi heureux. Epilobe revient ...tout noir : son gilet a dû se déchirer dans une branche, et il lui reste juste le collier fluo...pas solides du tout, ces gilets. Tant pis, je ne pars pas à sa recherche, je ne vais pas perdre du temps avec ça.



Bougie, toujours à ses jeux de babets ou de bâtons.



Diego, qui, comme cet été, a le sens de l'économie d'énergie.



Et les chevaux, qui grattent la neige du nez pour se régaler de bonne herbe. La vie est belle pour tout le monde.

ça y est, je repasse sur des parties de tracé de cet été : là j'avais dû enfiler le poncho à cause d'une petite averse, là, Génépi était entrée dans une terre, et j'avais dû aller la récupérer...plus loin, je repasserai là où la selle de Grim avait tourné, et là où mon Gros m'avait offert le courage qui me manquait pour finir l'étape....

Pour l'heure, nous sortons enfin des bois ; nous sommes à Ladroit, et l'horizon se fait plus vaste. Je crois que j'aimerais vivre à cet endroit.





Les génisses ne sont pas encore rentrées, elles ont dû être surprises par les intempéries de ces deux derniers jours, mais maintenant elles profitent du soleil sur la neige. Curieuses, elles nous regardent passer. Au loin, le petit pic pointu, c'est le Lizieux, et la forme massive et floue à sa gauche, le Mézenc.



La petite route de Ladroit est légèrement verglacée, à nous de faire attention à poser les pieds au bon endroit et de la bonne façon.









Une petite haie de sapins protège cette portion de route des frimas nordiques, et on voit toute la différence.





Ce soir, nous dormirons là-bas, tout en haut.



Plus loin, A. se fait treuiller par Ambrelune. Elle se retrouve derrière la jument mais résiste sur la longe. Quand je me retourne, je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, que ça y est, la longe tendue est passée contre les fesses de ma bâtée, qui marche d'un pas décidé sur le verglas, tire en biais, et boum, ça la fait se faucher et la voilà assise sur la hanche. Aïe...Heureusement, ma vaillante se relève et repart aussi décidée, sans le moindre bobo. Je la récupère quand elle arrive à la hauteur de Grim. Je dis à A. que dans ces cas-là, il vaut mieux lâcher, que de toutes façons elle n'ira pas bien loin. Elle a cru bien faire, A., mais Ambrelune était plus forte et plus têtue ! Tout est bien qui finit bien, c'est l'essentiel.

Dans la descente sur le Tracol, entre deux arbres, j'aperçois ...non, pas les tas de bois enneigés, les Alpes, dans toute leur splendeur hivernale !





Rien que pour ça, ça vaut le coup d'avoir bravé l'hiver !

Après la traversée de la route, le début du chemin est complètement verglacé, et A. finit par terre. Dur, le sol gelé ! Il faut dire que ses semelles sont plus usées que ce qu'elle pensait, ça n'aide pas, surtout en tenant une locomotive noire qui a décidé qu'il fallait avancer vaille que vaille. (du haut de ses 24 ans, elle n'est pas usée...)

On s'élève de quelques mètres et la vue sur la vallée de la Déôme et les Alpes est splendide.







A la jonction du GR 7 et du GR 65 (celui de Compostelle, qui vient de Genève), il y a une plate-forme avec un peu d'herbe, et surtout du soleil. Nous y faisons la pause pique-nique. Il est midi 5, nous avons bien avancé, il n'y a pas eu besoin de pousser les chevaux, c'est extra ! Grosso modo, nous sommes au kilomètre 11 et il nous en reste 3. La plus grosse dénivelée reste à faire, par contre, donc la répartition des 2 demi-étapes est plutôt bonne.



J'ai fait le choix de décharger quand même les chevaux, ce qui les reposera mieux, même si nous ne pouvons pas nous permettre une grosse pause. Elle durera une heure et quart, c'est déjà mieux que rien pour leurs dos.




Et bien sûr, même pendant qu'on casse la croûte (avec de délicieuses victuailles maison, faites par A., sa maman ou moi), Bougie n'attend qu'une chose, qu'on lui lance son babet !



Nous sommes vraiment bien au soleil, assises sur nos caisses de bât. Les chevaux goûtent aussi ce répit réchauffant.

Nous sommes bien, mais il nous faut repartir, si nous voulons arriver à l'étape avant la tombée de la nuit et de la froidure.

Nous partons par le GR65, en direction de Genève. Nous le laisserons plus loin au profit du balisage "tour du Pilat". (j'ai tracé au maximum sur du balisé pour gagner du temps sur la lecture de carte).



La Forêt de Taillard est toujours aussi pentue, et les chiens se jouent des lois de la gravité. La photo est floue, mais on les voit tout en haut, grâce à leurs gilets.



La piste que nous suivons n'est pas si raide, heureusement... enfin pour le moment ...

Malgré tout ça monte, et les chevaux ont besoin de reprendre leur souffle à intervalles réguliers.





A part le manque de souffle du fait d'un manque d'entrainement, les chevaux marchent vraiment bien, faisant fi de la dureté du sol. Quand on sait comme Ambrelune a souffert cet été, je vous laisse imaginer ma satisfaction de la voir aussi opérationnelle (il faut dire que je lui ai soigné les fourchettes en prévision).



Vous vous demandez ce que fait As. ? Elle photographie un champignon surpris par la neige. C'est aussi ça, la rando, prendre le temps d'admirer les petites beautés de la nature.



Regardez comme elle est belle et comme elle marche bien ! Bientôt 25 ans, je l'admire ! Et je suis heureuse de la voir aussi en forme !



L'oeil arrive à voir le versant en face et la vallée à travers les sapins, mais l'appareil photo, du moins en mode automatique, n'y arrive pas...dommage pour vous !



Nous nous sommes rapidement élevés de 100 m, mais les 200 m de dénivelée restante nous prendront plus de temps.

Ambrelune profite de ses pauses-souffle pour apprécier la situation, quand elle ne broute pas une touffe d'herbe. Elle aime toujours autant son métier, ma randonneuse noire.







Grim aussi est en pleine forme, bien dans ses pieds, dans son dos, dans sa tête. Mais chez lui c'est presque tout le temps le cas.



La piste nous a fait grimper un raidillon... juste pour le plaisir de nous en faire descendre un autre ensuite. Et en plus, il est tout en caillasse. Comment va s'en sortir Ambrelune ?

Comme une fleur, elle montre à A. où il faut poser les pieds !



puis allonge l'allure, sans se "mettre en vrac" pour autant.



Les sabots dans les naseaux, qu'ils me descendent ça, mes Gros ! C'est appréciable, en plus, d'avoir des chevaux qui ne frottent plus sans arrêt le matériel dans les arbres ou quoi que ce soit du bord de chemin.





A. nous suit à son rythme. L'entrainement viendra à mesure des randonnées.



Mes chiens fous ont déjà atteint le replat.





Et nous y voilà aussi, mais les côtes reviennent presque aussitôt.



C'est répétitif, désolée, mais je ne me lasse pas de la voir ainsi, comme dans sa jeunesse.



Nous atteignons rapidement Chavojou (qui n'est pas marqué sur la carte, ça a son importance)et continuons à suivre le balisage "tour du parc". Arrive un autre carrefour, avec 4 ou 5 chemins possibles. J'ouvre mon porte-carte, et étudie l'affaire. L'un des chemins me parait le bon par rapport à la configuration du carrefour, même s'il ne me dit rien (pente à 50 ou 60 degrés au départ, puis 45°, et taille et quantité de caillasse terriblement infectes. On dirait un éboulis). Je laisse Grim à A. et part un peu en éclaireur. Côté boussole, il ne correspond pas. Le suivant n'irait pas mal en direction, et a un sol et une pente bien plus humains, mais ne correspond pas à la configuration sur carte. Je redescends vers A. et les chevaux ; A. me dit que celui qui monte là-bas en face, après la mini-descente, est balisé (sur les deux que j'ai repérés, pas moyen de trouver une balise, la neige a couvert le nord des arbres...). Oui, mais lui aussi, s'il correspond en direction, il ne correspond pas en configuration, et son sol est aussi pourri que l'autre. Le temps d'échanger toutes ses réflexions, j'arrive vers Grim et entend un scraaatch suivi immédiatement d'un fshhhhhhhhh. 4 kg d'orge se répandent par terre. Je lance un "Griiim !" et Môssieur Patasson tourne la tête, mais c'est trop tard. Je ne sais pas s'il a accroché le boudin à grains avec une branche du hackamore, ou s'il a mis les dents, mais depuis le début, ça l'intéressait, ce grain sur ses épaules.

J'ai bien les boules, ça compromet les rations des bivouacs suivants. Je prends finalement la décision de laisser mes chevaux en manger le plus possible, en espérant que ça ne soit pas dangereux pour eux de travailler dur juste après avoir eu leur ration. (question assimilation, en tout cas, ça ne peut pas être top). Si par hasard ils me font une colique pour ça, je devrais savoir gérer. Et comme ça, je ne leur donnerai pas de ration ce soir et ça me gardera l'orge pour les deux bivouacs suivants (normalement, j'en avais aussi pour l'arrivée chez mes parents, mais au pire, je me débrouillerai autrement, ou je leur donnerai plus de foin).

Pendant que je laisse mes chevaux gratter leur ration d'orge, A. prend de l'avance. Puis je remets mon équipage en marche en emmenant Grim dans le chemin atroce. Il a bien une petite hésitation, l'air de me dire "tu n'as pas mieux à me proposer ?", mais je l'encourage et il s'y jette. Je m'aperçois qu'A. a pris le mauvais chemin et lui crie de couper à travers bois pour nous rejoindre, pour lui éviter de redescendre et remonter (ce n'était semble t'il pas la meilleure idée du siècle. C'est très pentu et glissant, et elle mettra pas mal de temps à nous rejoindre, ralentie par les bûches qu'elle prendra).

Grim, lui, reprend son souffle au bout de quelques mètres, et en profite pour encourager, comme moi, Ambrelune à le suivre.



Et ma grosse nous écoute et commence l'ascension.



Elle m'impressionne, ma Broune, de monter ça sans chercher à éviter les cailloux. Elle pousse fort, tend son dos, et hardi, ça monte sans difficulté spéciale. (ce qui n'est pas mon cas : Grim doit tellement pousser pour monter, que pour me maintenir à sa tête, dans ces grosses caillasses qui roulent et glissent, je dois vraiment faire des efforts. Les mollets travaillent dur, je peux vous le dire !



Sur cette photo, je crois que je venais d'avoir des mots avec mon Gros qui avait dû manquer de respect à A. ou à moi...D'où son air contrarié !





Ambrelune gère ses pauses en fonction des notres, mais aussi de son souffle et de l'importance ou de la faiblesse de son retard. Une pro, quoi !



Celle-ci me fait marrer, on dirait qu'elle a croisé ses antérieurs et ses postérieurs deux par deux ! Genre chevalet à couper du bois !





Ma veste, attachée depuis ce matin sur la selle, est pleine de neige, à cause des branches basses. Et elle ne vaut rien, cette veste, donc elle est déjà toute humide. ça promet pour l'étape...





Un peu plus loin, j'accepte enfin l'idée que ce chemin n'est pas du tout le bon. Seulement redescendre dans ce pierrier (dont les photos ne donnent pas une véritable idée) si raide me parait un peu casse gueule avec la neige. Et il y a un chemin sur la gauche qui est un peu moins raide (au moins pour le moment) et moins pierreux, et qui me convient au niveau boussole. Je le prends donc en me disant qu'on arrivera bien à retrouver l'itinéraire plus loin.

Les chevaux, emmitouflés de leur parka poilue qu'ils ne peuvent pas quitter, transpirent sous l'effort, et fument lors des pauses.



La pente est un peu plus humaine maintenant mais le sol ne l'est pas plus, lui.



Par endroits, des gouttes de sang dans la neige. Un de mes chiens (ou plusieurs) a dû se piquer les coussinets sur de la glace (c'est dingue comme le sol a déjà pailleté alors que ça fait seulement 36 heures qu'il fait froid). Mais personne ne boîte, donc pas de souci à se faire.

J'attends A. à intervalles réguliers, mais, au final, pressentant qu'un replat est proche, je lui crie que je l'attends en haut, je vais voir si ce replat est vraiment là. J'y arrive en effet, et il y a un peu d'herbe que mes cocos pourront savourer en attendant mon équipière. La lumière m'indique que l'heure tourne, même s'il est encore tôt. Je n'oublie pas non plus que nous sommes sur un ubac, ce qui nous promet une tombée de nuit un peu plus précoce que si nous étions sur le bon versant.



A ce stade, je dois vous dire qu'A., elle ne marche pas vite, soit, mais question mental, elle assure. J'en connais qui, devant monter seul derrière, loin derrière, même, parfois, dans ces bois sombres et froids, auraient complètement paniqué. Bien sûr, j'ai fait attention de ne pas laisser trop de temps ni de distance entre nous, mais il fallait quand même avancer et respecter le rythme des chevaux, alors j'ai essayé de concilier les deux. Mon équipière n'a pas l'habitude de la rando, ni de bourlinguer l'hiver, et elle a bien tenu le choc, pas de panique, pas de mauvaise humeur, elle a su prendre sur elle, coup de chapeau à mon équipière débutante ! D'autant que je ne lui ai pas caché que je m'étais plantée sur la topo.

Après ce premier replat, la pente reprend encore, et il n'y a d'autre choix que de grimper.



Grimper, et brouter un peu quand la pause souffle se fait sur de l'herbe.



Le soleil et le ciel bleu me font l'effet d'être un rêve inaccessible...



Encore un raidillon plein de blocs de granite, mais cette fois il me semble deviner une trouée tout en haut...Serait-ce la fin de la côte ?



ça fait un sacré bout de temps qu'on grimpe et qu'on crapahute, maintenant, mais les chevaux sont toujours aussi à l'aise, ce qui me rassure pour Ambrelune.

j'adore ton récit et tes chevaux, chiens et vous-mêmes êtes épatants

Hé bien! Quelle aventure! Quel courage et quelle détermination! Chapeau à toi et à tes vaillants animaux!
Les photos sont superbes, certaines, vraiment magnifiques. ( haaa, le petit pont sur le ruisseau... et ces paysages et chemins enneigés sous les arbres tout décorés de blanc... En les regardant on reçoit une bouffée d'odeurs de forêt et de fraîcheur bienfaisante )
Comment s'est finie cette montée qui semble avoir été si difficile sur ce chemin caillouteux?
Racoooonte!
Merci pour le partage en tous cas
Et ravie d'avoir de tes nouvelles, et de tes animaux, et surtout d'aussi belles et bonnes!

Superbe récit!!!!!
Comme Kaki, Quel courage!!
Et vraiment de très belles photos qui donnent envie de partir sac au dos dans l'instant!!
Merci beaucoup!!

kaki a écrit:

Et ravie d'avoir de tes nouvelles, et de tes animaux, et surtout d'aussi belles et bonnes!

Elles ne sont pas toutes si bonnes, mais dans l'adversité, la rando me recharge en énergie et me permet de tenir la distance ! Et mes animaux me donnent tant.

Merci à toi, Kaki, et à mitouf et lavieàcinq, pour les commentaires. C'est un vrai plaisir de partager à nouveau mon bonheur d'être sur les chemins.

Voici la suite.


Effectivement, j'arrive enfin sur une zone plate, une sorte de clairière pleine de "bonnes zherbes", sur lesquels mes vaillants broutivores se jettent avec avidité. Le chemin par lequel nous sommes montés devient une sente mal tracée. Une fois de plus, je déplie mon porte-carte, et étudie la situation. La proximité du sommet a dû m'éclaircir les neurones, car je comprends enfin pourquoi j'ai buggé et pris le mauvais chemin : au carrefour en bas, je me suis placé sur la carte au carrefour de Chavojou, et non au suivant comme j'aurais dû. Forcément, ça change tout. Peuvent pas le marquer, sur la carte, aussi, ce Chavojou ? M'enfin, c'est pas une excuse, c'est quand même une erreur de débutant. Je m'en veux de nous avoir fait subir cette côte, même si elle m'a révélé des pieds d'acier trempé pour mes chevaux.








Ceci dit, j'ai quand même repéré l'endroit où nous nous trouvons sur la carte, et nous ne sommes pas vraiment loin de l'itinéraire. Il n'est que 15 heures, nous avons le temps de récupérer le bivouac initialement prévu, à priori. Il suffirait que le chemin qui suit cette limite de commune existe encore. Je laisse donc les chevaux à leur travail de tonte-déneigement, et aussi à attendre A., et pars à travers la "brousse" enneigée à la recherche du chemin perdu...Je zigue et je zague à travers les sapinets et les bruyères, les arbres morts, de la poudreuse jusqu'aux genoux, et, miracle, je finis par voir le chemin que je cherchais, du moins sa partie qui monte à droite. Sa partie qui descend à gauche existe t'elle encore ? je zieute derrière l'arbre mort qui barre le passage, j'avance un peu, et, oui, c'est lui ! Un coup de boussole, il semble que ça soit le bon.

Je rejoins donc les chevaux et mon équipière, à laquelle j'explique la situation ("mais maintenant tu sais où on est ?". Je comprends que ça lui fasse faire un peu de souci, quand même...). Au pire, on pourrait dormir dans cette clairière, mais sur l'itinéraire, il doit y avoir un peu plus de soleil, donc peut-être pouvons nous espérer gagner un dixième de degré celsius... Alors, allons-y, je guide tout le monde jusqu'au fameux chemin, nous le prenons, et avons la désagréable surprise de constater un peu plus loin qu'il se met à changer de direction et à descendre raide, ce qui ne devrait pas être le cas...



Je laisse donc une fois de plus les chevaux à A. pour aller vérifier s'il s'agit d'une folie passagère ou d'une vraie lubie installée. Et c'est bien une vraie lubie, le chemin descend pour de bon, de plus en plus raide semble t'il, pas tout à fait aussi raide que ce qu'on vient de monter, mais quand même bien pentu. Et la direction n'est pas vraiment la bonne non plus.



Au moins j'ai une vue sur le paysage magnifique.



Nous en sommes donc quittes pour un demi-tour, direction notre clairière "de base", et prenons la portion de chemin qui montait.



Nous arrivons rapidement sur un chemin plat, bien tracé, sur lequel des voitures ont même roulé dans la neige. Nous sommes devant une clairière de bruyères et de grandes herbes jaunes, et le soleil brille encore un peu.

Je laisse les chevaux brouter sous la surveillance de ma jeune amie, qui pourra récupérer un peu ; pendant ce temps, je pars à gauche (enfin, au nord-est, en fait), pour aller voir si je retrouve les balises un peu plus loin. En effet, j'ai horreur de finir une étape sur un plantage topographique sans être sûre de savoir où je suis. Je me dis que ça promet un mauvais démarrage pour la journée suivante. Je me tape ainsi un bon kilomètre, au pas de course, voire même en courant par endroits, pour ne pas laisser A. trop longtemps seule avec les deux broutivores. Le chemin est super bon, quasiment plat, souple aux pieds, ça me change agréablement. J'essaie de m'orienter au soleil, mais ça ne donne rien de très cohérent, et, si je retrouve les balises un peu plus loin, la direction indiquée par le soleil et/ou la boussole ne m'éclaircissent pas vraiment la vue de la situation. Depuis, j'ai réalisé que j'aurais pu me servir du GPS de mon téléphone...mais je n'y ai pas pensé (je ne suis pas fan des technologies modernes). Je ne suis donc pas plus sûre de la localisation de l'équipe, et je n'ai pas trouvé de meilleur endroit que celui où m'attend le reste de mon équipe. Une mini clairière avait plus de soleil, mais elle était trop petite. Je refais donc à l'envers le kilomètre parcouru, toujours au pas de course entrecoupé de temps de running.
J'explique à A. où j'en suis de mes réflexions topographiques, et lui dis qu'on plante le camp là. Je repère la partie la plus à droite de la clairière comme étant celle qui est la plus ensoleillée maintenant, et qui prendra le plus de soleil dès le matin demain. Je vais voir si ce n'est pas trop marécageux. ça ne semble pas l'être, mais le terrain est vraiment très irrégulier, alors j'opte pour la première, qui n'est pas vraiment régulière non plus, mais un peu plus. Tant pis pour les premiers rayons de soleil de l'aurore...

Nous attachons donc les chevaux, déchargeons Ambrelune, puis Grim, en posant toutes les affaires sur la bâche de bât. A. dessangle un peu la selle et le bât, et je commence à monter le parc pour les chevaux. Je me gèle les doigts comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps (je ne mets pas les gants, car ils auraient été trempés bien vite et auraient donc fait plus de mal que de bien). Les sardines à planter dans les angles pour tendre le parc, brrr, quelle horreur ! Et marcher dans la neige jusqu'aux genoux, quand on n'a qu'un jean sur soi (va falloir que je m'équipe de guêtres imperméables), quelle horreur, après une journée de crapahute ! A. m'aide ensuite à mettre le fil au parc, puis nous dessellons les chevaux et les pansons. Un bon pansage massage, bien mérité ! Ambrelune nous fait savoir par des mimiques et des postures expressives que ce massage est très à son goût. Je n'ai pris, sans faire attention, qu'une étrille d'enfant, et ma main en dépasse et se gèle sur les poils mouillés des chevaux...

Nous les libérons ensuite dans leur parc dont ils explorent les limites, puis ils commencent à gratter la neige pour brouter.

Pendant ce temps, nous montons notre tente, ce qui est un vrai calvaire. Calvaire pour les mains, pour les pieds, pour le bas du dos sur lequel ne veulent pas rester les vêtements...Le soleil descend de plus en plus vite derrière les arbres et le froid s'en vient, mordant.

Nous installons vite le matériel dans l'auvent, préparons les affaires qui vont servir pour la nuit, celles qui nous permettrons de manger (chaud tant qu'à faire), et rentrons à l'abri ; abri tout relatif il va de soi. J'aurais bien fait un feu, mais d'une part je n'en ai plus le courage (les deux kilomètres à fond et le fait de me geler pendant que je montais le camp m'ont donné mon compte), d'autre part je n'ai pas pris de papier et il n'y a pas de bouleau par ici pour pouvoir allumer un feu avec du bois mouillé.

J'ai vite donné les rations de croquettes aux chiens, et, dès qu'ils ont fini, je les ai fait rentrer dans l'auvent, coucher sur les tapis que je leur ai amenés, et j'ai fermé la porte pour laisser le froid dehors...enfin, autant que possible...



Nous mangeons un gratin de pommes de terre en boite, bien dégueu, mais qui a le mérite d'être tiède (ça refroidit à la vitesse grand V), puis buvons un thé. A mesure que le soir tombe, nous voyons dans la lumière de nos frontales des cristaux de givre pailleter la tente.

Il fait de plus en plus sombre, et bientôt nous ne voyons plus rien par les fenêtres de l'auvent. Au moins, les chiens arrêtent de râler après les chevaux !

Puis, une certaine clarté revient, c'est la lune qui s'est levée, toute ronde.

Avant de rentrer dans la chaleur relative des duvets, il faut aller satisfaire un petit besoin hygiénique exacerbé par le froid et la consommation de boisson chaude...pas très motivant de ressortir, mais pour dormir tranquille, il vaut mieux...

Nous avons installé la petite couverture militaire au sol, puis avons chacune une grosse couverture militaire dans laquelle enrouler nos duvets. Pour ma part, mon sans-manches polaire me servira d'oreiller et ma veste sera sur mon duvet, sous la couverture. Entre la couverture et le duvet, à côté de moi, j'installe aussi les gourdes et les bouteilles de gaz, à couver, pour que tout ne soit pas figé au matin (ainsi que l'appareil photo et mon pantalon).

Je ne garde que mes vêtements hauts, et, malgré eux, je me gèle complètement. Nous avons aussi froid l'une que l'autre, et échangeons un tas de plaisanteries saugrenues ("je voudrais être une poule, pleine de plumes qui tiennent chaud"par exemple) pour rire de notre situation et mieux la supporter. Après tout, personne ne nous a obligé à venir passer la nuit à cette altitude dans ce froid, alors on ne va pas se plaindre, en plus ! Par contre, je plains mes chevaux et mes chiens, surtout les chevaux qui ont trimé dur et sont en plein air, les poils tout givrés. J'ai donc pris la décision de rentrer demain : A. ne m'accompagne que jusqu'à demain soir, et après demain, j'aurai le camp à monter seule à une altitude encore plus élevée qu'ici. Toute seule, ça va être plus long, donc je vais plus geler. Pour peu que j'ai des galères d'itinéraire, ou que les chevaux rament parce qu'ils fatiguent, on arrivera tard à l'étape, et les chevaux, trempés de sueur, s'arrêteront dans le déjà grand froid (M. Météo annonce bien un redoux, mais à ces altitudes, il est très relatif). Pour peu qu'en plus on rencontre des congères comme on en a traversées dimanche, ça va trop forcer mes cocos. Et moi je serai bien schlass aussi pour servir de locomotive. Donc, je préfère m'en tenir à deux jours réussis plutôt que de maintenir à tout prix 4 jours et finir en fiasco. Par contre, on changera un peu l'itinéraire, bien sûr, histoire de faire une boucle.

Un moment après, j'ai de nouveau la vessie qui crie qu'elle est pleine. Le froid, la fatigue, l'eau chaude, ça travaille. Je mets un moment à me décider, mais pas le choix, il faut y aller...J'y vais donc jambes et pieds nus, pas envie de remettre mon futal gelé ni mes grolles du même acabit. Marcher pieds nus dans la neige, ça fait circuler le sang et ça réchauffe. Par contre, le petit moment où il faut rester immobile, arggg, les pieds gèlent tout de suite à faire mal !
J'ai amené l'appareil photo avec moi, voilà ce que ça donnait :





Et sur celle-ci un espèce d'étrange ectoplasme neigeux (que je ne m'explique pas), derrière lequel on devine Ambrelune.



Le reste de la nuit sera vraiment glacial, et nous ne savons pas si nous avons vraiment dormi ou seulement somnolé. A. a fini par décider de faire rentrer les chiens dans la chambre pour qu'ils nous réchauffent. Diego et Bougie, même avec nous, ont tremblé presque toute la nuit. Et Bougie avait aussi grand soif à cause des croquettes, mais je n'ai pas eu le courage de me relever pour faire boire mes pauvres toutounets. Il n'y avait pas danger de mort non plus. J'écoute le bruit des chevaux, m'inquiétant de n'entendre que Grim marcher ou s'ébrouer, rassurée quand j'arrive à percevoir les sons d'Ambrelune. Ils ont quelques arbres dans leur parc, ce qui peut les aider à se protéger un peu. J'ai mis mes chaussettes de laine de rechange, et enroulé autour de mes jambes ma petite serviette en micro-fibres, mais je me gèle quand même. Le froid cruel monte du sol. En effet, la neige s'est tassée sous nous, en bosses gelées dures et inconfortables. Ma couvaison me fait aussi des points froids sur le côté, et sur le dessus, si les chiens me font descendre la couverture, la condensation humidifie le duvet. Je me réconforte en me disant que tant que cette condensation ne givre pas, c'est qu'il ne fait pas trop froid...

Plus tard, j'entends se lever le vent d'altitude, mais heureusement il reste plus haut que les sapins, et nous ne le sentons pas. ça aurait vraiment été trop dur.

A. m'a demandé combien il devait faire, je lui ai répondu, pour annoncer des chiffres qui ne font pas peur "-2 ou -3", mais je sais pertinemment qu'il fait bien plus froid. J'espère qu'au matin ma couvaison (pour laquelle Bougie m'a aidée) aura suffi à maintenir la liquidité de l'eau et la gazicité du carburant à réchaud.

J'anticipe avec une certaine appréhension le moment où il faudra sortir du lit et surtout le temps à démonter et ranger le camp...

Je ne vous ai pas raconté un épisode de cette nuit polaire, pourtant il est assez marrant, après coup. Je commençais à presque sombrer dans le sommeil, quand j'entends tousser A.. Bon, puis plus rien. Puis de nouveau elle tousse, et peu après elle retousse. et elle retousse encore. "ça y est, je t'ai fait choper la mort ?" "Non, j'ai un poil de cheval coincé dans la gorge. "Ah, ça c'est atroce, tu veux un peu d'eau ?" "oui, mais j'arrive pas à sortir de mon duvet !" me répond-elle en toussant à qui mieux mieux, proche de l'apoplexie. Du coup, je cherche le bouton plastique qui permet de déserrer le lacet de la capuche de son duvet, j'appuie dessus, je tire, ça ne vient pas. Mince alors, que se passe t'il. Je cherche dans mon duvet, trouve ma frontale, l'allume, et regarde le truc : ben en fait, c'est mal fichu, le bouton est fixé à un 3° bout de lacet qui ne coulisse pas, et si on se trompe et qu'on tire sur cette ficelle là, ça ne vient pas. Quand tu dois, dans la nuit, ouvrir en urgence, c'est l'horreur ! Merci D4 ! (remarque, le mien, de bouton plastique, il n'avait pas ce genre de problème, mais il était cassé et je ne pouvais donc pas serrer la capuche ; ce qui fait que j'ai fini par enfiler moi aussi le passe-montagne. Première fois de ma vie que je dors avec un passe-montagne sur la tête ! Pourtant, j'en ai passé, des nuits dehors en montagne en plein hiver, à une époque !

Bref, j'ai réussi à ouvrir le duvet, A. a pu s'extirper un peu, je lui ai fait passer une gourde, et mon équipière a été sauvée ! Very Happy

Au moment de nous coucher, nous avons eu aussi une réflexion intense (faire fumer les neurones, ça réchauffe) pour décider de l'heure à laquelle je devais mettre le réveil. Nous allions avoir plus de boulot que ce matin : parc et tente à démonter, caisses et sacoches à recharger correctement, mais par contre, aucun travail de ce style en prévision le soir. Du coup, nous avons décidé de nous lever à 6h30 au lieu de 5h30. ça suffira amplement et nous rapprochera du lever du soleil.

Dans la nuit, j'ai aussi repassé mentalement mon trajet supplémentaire pour aller retrouver les balises, le côté où le soleil donnait, le tracé de la carte..., et me rend compte que je me suis emmêlé les crayons dans les directions, et qu'il y a donc de très grandes chances qu'on soit bien pile ou je pensais qu'on était, et que donc on serait à deux pas du GR7, ce qui nous fera redescendre très vite.

Quand mon portable sonne le réveil, à 6h30, il nous sort d'un "à peu près demi-sommeil". Je marque un temps d'hésitation, tâte le dessus de mon duvet, non, la condensation n'est pas gelée, mais brrr, ce qu'il fait froid quand même !
Puis je me décide, je sors tout ce qu'il y a dans mon duvet, la serviette de toilette qui me tenait "chaud" aux jambes, les chaussettes du premier jour, qui ont séché, mon portable...Je vérifie ma couvaison en secouant une gourde ; floutch, floutch, floutch ! je secoue aussi la bouteille de gaz entamée, flitch, flitch, flitch ! Je lance victorieuse à A. qu'on pourra boire un thé ce matin, hourra ! Je sors mon pantalon de dessous la couverture militaire, il n'est pas ce qu'on peut appeler chaud, mais il est quasiment sec, yeeess, la journée ne démarre pas si mal ! Je sors du duvet, enfile le futal, c'est froid quand même, on ne peut pas dire le contraire, mais ça va aller. Puis je roule la serviette, je range le duvet dans sa housse, je plie ma couverture militaire...et, assaillie par une équipe canine en délire, j'essaie tant bien que mal d'atteindre la porte pour l'ouvrir. Me voilà dans l'auvent, et dès qu'on n'a plus les pieds sur une couverture de laine, mais directement sur le plastique, bon sang ce que c'est glacial ! Je fais le test thermique en touchant les branches du hackamore, et ça me confirme qu'on est moins froid que -13°, c'est déjà pas mal (j'ai vérifié plusieurs fois qu'à partir de -13, j'ai les doigts qui collent au métal). Ceci dit, la veille, le mousqueton de la longe de Grim avait déjà gelé, j'espère que ça ira ce matin...

J'ouvre vite aux chiens fous qui n'hésiteraient pas à déchirer la belle tente toute neuve, puis choppe mes godasses. Punaise, deux blocs de glace ! J'arrive à les enfiler quand même, et me gèle illico un peu plus, attache les lacets sans pouvoir les serrer tellement ils sont raides, et file arroser les bruyères.



Je dis bonjour à mes cocos, qui ont l'air d'avoir plutôt bien passé la nuit, finalement (remarque, nous aussi, en un sens ; 'fin, on n'est pas mortes, quoi ! ), puis rentre dans la tente, suivie par les chiens fous qui voudraient de nouveau rentrer dans la chambre. Mais je les renvoie dans l'auvent, car j'ai prévu que nous déjeunerions "au chaud".





z'arrêtaient pas de bouger, dans l'auvent, ces clebs ! Pas moyen de les prendre en photo !

A. se décide à émerger de son sarcophage à matelas intégré, et, pendant qu'elle remet son pantalon de jour, j'installe le réchaud sur un des couvercles des caisses de bât. Huuummm, le thé, accompagné de succulente brioche aux pralines faite par la maman d'A., nous fait un bien fou !

Après un copieux petit déjeuner, je range et équilibre les caisses (je ne sais pas si je ne me suis pas un peu plantée en précision, vu que peser dans l'auvent, ça n'est pas forcément le plus pratique), les sacoches, et nous ressortons toutes les affaires sur la bâche de bât.

(entre temps A. a eu les plus grandes difficultés à mettre ses chaussures qui étaient encore plus gelées que les miennes. J'en ai pris une et ai appliqué dessus la méthode "Rambo-boulanger", un pétrissage énergique, et hop, la chaussure est assouplie, le pied rentre dedans ! )

Vient ensuite le démontage de la tente, qui s'avère beaucoup moins "tortureux" que ce à quoi je m'attendais. Bon, j'ai quand même des moments où mes orteils prennent sérieusement l'onglée, mais en tapant des pieds, le sang circule à nouveau malgré les paillettes (c'est comme le gas-oil, c'est du -18° ! ). Question mains, pour lesquelles je craignais l'arrachage des sardines, ça se passe bien, pour la bonne raison que les sardines font preuve de la meilleure volonté possible et viennent gentiment avec les cordelettes en tirant délicatement dessus ! Il faut juste faire attention de ne pas les échapper dans la neige.

Puis, nous attachons les deux porteurs et nous lançons dans le démontage de leur parc. J'enroule la ficelle et mon amie récupère les piquets et les sépare en deux (nous avons préalablement enlevé les 4 tendeurs d'angle, bien entendu). Alors, là, avec la pelote de ficelle de clôture, c'est mon pouce qui en prend un coup, pour une onglée sévère. Mais je tiens bon, et bientôt tout est enroulé. Heureusement que nous n'avions mis qu'un rang de fil !

Entre temps, le soleil s'est levé, inondant de ses rayons l'endroit que j'avais prévu hier, mais auquel j'avais renoncé pour cause de trop grande irrégularité du terrain. Nous, ici, nous devons attendre encore un peu pour sentir l'astre nous réchauffer le dos.

Nous rangeons tout ça dans les bagages, et pansons les chevaux qui apprécient toujours autant ça. Puis on bâte Ambrelune, on selle et charge Grim, et on charge la mémère. L'arrimage, que nous avions bien réussi hier, se passe mal. Nous devons avoir les neurones gelés, A. et moi, car nous n'arrivons pas à nous comprendre pour savoir dans quel sens tirer sur quel bout de corde. Bref, le double as de carreau n'est pas assez tendu, et c'est la misère vu qu'on a de la descente à faire, et qu'en plus mon avaloire n'a pas assez de trous pour la tendre sur mon Ambrelune démusclée. Enfin, on avisera, si ça va vraiment mal, quand nous serons réchauffées par un peu de marche.

Ambrelune prête au départ.



Mon Gros qui gratte du nez pour manger encore un peu.



Le gros loup noir avec un collier jaune



Sa Majesté Bougie, la foldingue.



Le petit bleu



Et mon Gros qui gratte du pied.



Pour démarrer, je demande à A. d'accompagner Ambrelune jusqu'au chemin (la veille à midi, elle n'avait pas compris qu'elle était détachée, et nous avait regardé partir sans bouger en nous appelant l'air de dire "je fais quoi, je reste là ?), puis elle n'aura pas besoin de la tenir avant le Tracol.

Le chemin est super bon, et nous démarrons d'un très bon pas, ce qui thermiquement parlant nous est d'un effet vraiment bénéfique !



Quelques 2 ou 300 m plus loin, Ambrelune double Grim, je comprends aussitôt qu'elle sait où nous sommes, et que le GR7 est à portée de sabots. En effet, nous voilà au carrefour, et les balises blanches et rouges nous confirment la catégorie du chemin. Ambrelune prend à droite sans hésitation. C'est dingue, elle n'avait jamais pris le chemin sur lequel nous avons dormi, et il y a 4 ans qu'elle n'avait pas mis les pieds sur le GR7 (qu'elle connait bien, ceci dit), et pourtant elle savait. Ce n'est pas la première fois que je bénéficie du sens de l'orientation de mes chevaux, mais je suis à chaque fois admirative !

Je repasse devant avec Grim, et nous descendons le GR à un train soutenu, nous arrêtant de temps à autre sur un carré d'herbe pour attendre A.. A chaque fois, Ambrelune nous double et continue son chemin, toujours aussi décidée.



Un arbre cassé gît au milieu du chemin, mais heureusement il y a la place de le contourner, même pour un cheval porte-bagages.



Il fait soleil, il fait bon, Taillard est superbe dans sa parure blanche, les chevaux sont gaillards, quel bonheur après la dureté de la nuit ! La marche a fait chauffer mes pieds, ce qui a dégelé mes chaussures, et donc j'ai les arpions trempés. Je m'apercevrai un peu plus tard qu'ils sont tout secs, il restera juste un tout petit peu d'humidité dans les chaussures (m'enfin, pendant que la trempure était effective, les frottements m'ont mis les talons et un orteil à la limite des ampoules. C'est pour ça que je prévois toujours des chaussettes de rechange pour absorber l'humidité).









Les arbres égouttent leur couverture neigeuse, signe que le redoux, relatif mais réel quand même, est là.



Là, à droite, un recoin avec un tas de terre et des branchages, et une trouée dans la forêt. Ce que j'y découvre rachète tous les frissons de la nuit.









C'est tout bonnement grandiose, tout bonnement du pur bonheur !

Pendant ce temps-là, Ambrelune, telle un pigeon voyageur ne perd pas son temps à admirer le paysage et continue en direction de la maison, suivie par ses chiens "de berger".





Je la rattrape et la double, et le pas du Gros s'allonge, si bien que la mémère s'offre quelques foulées de trot pour ne pas se laisser distancer.

Le chemin, sans être un billard moqueté, est plutôt bon. Dire que je n'avais pas voulu monter par là hier, de peur qu'il soit trop raide et trop pierreux (c'était d'après mes souvenirs, mais en fait, ce sont des parties plus loin, qui doivent l'être, en allant en direction du Grand Felletin) !



Je profite d'un chemin herbeux sur la droite pour y engager Grim et m'y arrêter, afin qu'Ambrelune n'aille pas plus loin ; ça me permet d'attendre A. en faisant brouter les cocos.





Un peu plus bas, la neige glacée commence à fondre sérieusement, formant un ruisselet au milieu du chemin. Idéal pour les toutounets assoiffés ! Nous avançons encore, arrivons à un virage et sommes maintenant très proches du Tracol. J'arrête une fois de plus Grim sur de l'herbe. Ambrelune s'arrête le temps d'une pause pipi et repart, je dois l'attrapper au passage !



La pauvre a les caisses de bât sur les épaules, mais ça ne l'a pas ralentie pour autant. J'essaie de les remonter un peu, mais ça n'est pas facile. La côte après le Tracol devrait remettre un peu ça en ordre.



A. nous a rejoints, c'est reparti !



Là où nous avons pique-niqué la veille, nous offrons aux cocos un moment à brouter de la bonne herbe verte, ce qu'ils apprécient.

ARf, bien galère, cette étape. Moi qui suis ultra frileuse, sur ce coup-là je te laisse l'aventure
Par contre je m'étonne de ce que vous n'ayez pas fait rentrer les chiens dès le début sous l'abri. Je suppose qu'il y a une raison, mais laquelle?
Moi je ne randonne pas, mes genoux ne seraient pas d'accord, mais je baroude pas mal avec mes loups en voiture d'un endroit à l'autre où je concours ou entraîne mes chiens, ( oui, c'est moins roots ) , et si j'aime dormir dans l'habitacle en période fraîche , c'est entre autres parce que mes chiens y dégagent de la chaleur, réalisant un vrai chauffage par le sol car je dors au dessus de leurs caisses.

Alors est-ce que c'est par crainte qu'ils n'endommagent du matos? Par crainte de la condensations?
En plus c'est mieux pour eux aussi...

J'aime beaucoup la photo-pipi où on ne voit que le pied d'un arbre en ombre chinoise devant la lune

Par contre je ne vais plus répondre à ce post avant plusieurs jours: je pars et je ne suis pas sûre que j'aurai internet au gîte où je vais.
Bisou et à bientôt quand même

C'est pas grave, Karine, tu trouveras la suite à ton retour ! Bon séjour (pour des concours, j'imagine, alors m...).

En fait, on n'a pas fait entrer les chiens tout de suite, car mon équipière, bien qu'elle les apprécie, n'en a pas trop l'habitude et avait un peu peur, s'ils dormaient avec nous, qu'ils viennent lui léchouiller la figure (emmitouflée comme elle était, ils n'avaient pas trop de chance d'y arriver, mais bon... ). Comme c'est elle qui a finalement craqué pour les faire rentrer, au moins, j'étais tranquille, ça ne pouvait que bien se passer.

Je suis une adepte de rando, mais là!!!!!wouahhh!!!!!Un peu galère quand même!! Sur le moment, ça ne devait pas être drôle........
En tout cas, de magnifiques paysages!!
Et bravo à tes loulous (les chiens, les chevaux); quel courage!!

Et puis, que tu penses à prendre des photos, j'en suis baba!!!
Par ces températures, je crois que je resterais juste à pleurer sur mon pauvre sort!!!

Tu es une véritable écrivain !!
Cette rando a du être magique !!!
Tous tes animaux sont magnifiques & rayonnent de santé !!

Merci !

Après cette pause broute, nous finissons de descendre, traversons la route au Tracol, et attaquons la remontée, non sans avoir salué les Alpes.







Les chevaux sont toujours plein d'entrain et nous nous élevons rapidement.









Une petite touffe d'herbe de temps à autre pour attendre A. c'est toujours agréable pour les cocos.



Nous voilà sur le plat, et nous ne repasserons pas par Ladroit, autant changer d'itinéraire. Nous suivons donc la route jusqu'aux Cortinaux, d'où nous voyons à nouveau Chaussitre.





Là je décide d'une pause barre de céréales pour les humaines, herbe pour les chevaux, et rien pour les chiens (poo'v toutounets ! mais eux, rien que de passer leur temps dehors sur les chemins, ça les comble d'aise !), avant de prendre le chemin.

J'ai des photos de Fiston perché dans cet arbre mort il y a 4 ans, lors de la 2° rando-gaminesque, et, si Fiston a grandi entre temps, l'arbre mort, lui, a vieilli...

Aux Cortinaux, nous prenons la direction du Bouchet, et trouvons dans ces jolis chemins quelques petites congères, qu'Ambrelune choisit d'écraser pour le confort de ses sabots. Rien à voir avec celles que mes chevaux ont franchi le dimanche !



Cette fois, c'est moi qui photographie un champignon surpris dans la neige, figée dans une petite portion d'éternité.





De temps à autre, Ambrelune s'offre quelques mètres en sous-bois, signe que ses pieds commencent à moins bien encaisser la caillasse. Un petit bruit me fait me retourner, et je la vois entre deux arbres : elle est passée, mais les caisses ne veulent pas suivre. Ma mémère me regarde l'air de me demander si elle doit s'en sortir toute seule ou m'attendre. Je rigole en lui disant "ben Ambrelune, tu vas quand même trouver la solution, non ?". Elle a l'air perplexe, alors je lui dis de reculer, ce qu'elle fait après quoi elle reprend le chemin. Je dois dire que sur ces deux jours, elle a drôlement eu le compas dans l'oeil pour son gabarit et n'a que très peu touché le bât (bon, entre autres, A. a fait les frais de la "légendaire délicatesse d'Ambrelune", dont une des deux devises est encore et toujours "ça passe ou ça casse, mais c'est pas moi qui vais céder" ...bien qu'elle ait quand même mis de l'eau dans son vin, elle sait encore à qui elle a à faire...sacrée tête de pioche, ma jument !). Je ne l'ai même jamais vu si soigneuse, en fait !



Là, elle se dirige droit vers le ruisseau pour boire un coup là où ça sera plus profond.



ça demande plus d'équilibre, mais ça n'est pas un problème pour "ma grosse gazelle des Pyrénées".



Une fois désaltérée, Ambrelune se remet toute seule au boulot, "faut pas trainer, y a encore de la route à faire !".



Les 3 ou 4 gros sapins qui servaient de fond à ce calvaire ont été abattus, ce qui en change complètement l'aspect. Et, mon dieu (c'est le cas de le dire), ce que la madonne et les saints (ou les je-ne-sais-qui) ont dû avoir froid pendant la tempête !



Grim a tendance à perdre un peu de motivation, distrait par toute l'herbe qui lui tend les brins.





Ooh, les moelleuses congères ! Qu'elles sont bonnes aux sabots fatigués !







Peu après, avisant un chemin d'entrée de parc riche en herbe verte, et bien situé en plein soleil et à l'abri du vent, je propose à A. de pique-niquer là. Mon équipère me répond que pour sa part, elle n'a pas encore faim, et que si tout va bien pour tout le monde, et qu'on a plus loin d'autres endroits corrects, elle peut attendre. C'est le meilleur endroit, mais on en trouvera d'autres. Donc je continue.

Ambrelune, pour éviter les pierres du chemin, nous suit par l'entrée de pré, et se retrouve, forcément, dans le pré, devant une clôture...Grand hennissement de sa part, j'avance un peu, espérant qu'elle fasse demi-tour, mais non, je dois aller la chercher. Tu parles, elle s'est dit qu'autant brouter au maximum cette belle herbe, et je dois la convaincre qu'il faut avancer encore !

Le chemin que nous suivons maintenant est en sous-bois, un peu pierreux, et un peu plus haut Ambrelune monte le talus à droite, en quoi elle n'a pas tort : dans l'autre sens on arrive par là ; cet été, c'est en descendant ce talus que le bât a avancé sur les épaules de Génépi. Elle a vraiment une boussole dans la tête, mon Ambrelune ! Mais je préfère rester sur le chemin tracé, parce que là haut c'est tout en arbres cassés en travers.

Peu après, je vois que mon Patounet revient tout fier avec un superbe trophée.



Une tête entière de chevreuil, avec les deux bois ! J'appelle mon Epilobe, il hésite, des fois que sa patronne voudrait lui disputer son trésor. Je le rappelle, il vient en hésitant. Je saisis un des bois, il ne veut pas lâcher. Je tire pour le fun, je ne vais pas me battre pour un crâne sur lequel il reste encore quelques bouts de chair pourrie. Mais j'avoue que j'aimerais bien le garder. Je me dis qu'Epilobe le ramènera peut-être à la maison, je ne me vois pas le stocker dans les sacoches. A. a le temps de le voir aussi, puis Epilobe croque un peu le crâne et le laisse en sous-bois. Bougie y va, croque un peu le nez, et non, ce n'est pas bon...Ben tant pis, ce souvenir ne reviendra pas à la maison !



Nous avançons encore, toujours en direction du Bouchet (que nous ne verrons pas, car à la route, pour nous ça sera à droite).



Encore un arbre tombé en travers du chemin. Lors de cette tempête ou de celle du printemps, je n'en sais rien ...



Encore une portion très pierreuse, qui ne gêne pas trop Ambrelune, mais dans laquelle A. a du mal à nous suivre ; en effet, elle a mal à sa cheville qui a subi une fracture il y a deux ans. Il faut dire qu'elle a été mise à rude épreuve depuis hier !



Tout en bas, entre les arbres, on devine la route, et en dessous les maisons du Bouchet.



Il nous faut encore suivre, pendant 600 m, cette route horriblement verglacée. Au bord, le bas-côté non gelé est un fil, sur lequel je dois me tenir, en menant mes deux chevaux et mes trois chiens...pas évident, mais on finit par arriver à la route de Duby, que je vois poindre avec soulagement, sans que nous ayons croisé le moindre véhicule...sur cette patinoire, ça m'arrange !



Le superbe chateau de Duby, qui fait aussi gîte.



Et les 3 magnifiques longues oreilles des lieux, dans leur hivernal costume de velours.



Après le pré des ânes, je laisse A. se mettre en selle, puisque sa cheville la fait toujours souffrir. Mon Gros lui offrira ainsi un répit bénéfique.



Quant à Ambrelune, elle trouve ce chemin inconfortable, et apprécie à tous points de vue que les bas-côtés soient tant soit peu herbeux.



Nous dépassons Grangeneuve, surprises de découvrir à quelle vitesse la neige a fondu ici. Là, c'est réellement l'automne, pas l'hiver comme nous venons de le vivre !



Une fourche de chemin. Je pense que c'est à droite, mais j'ai un léger doute, aussi j'attends l'avis d'Ambrelune. Elle me confirme mon impression, c'est à droite. Merci ma belle !

Je sens un coup de mou chez les chevaux, et chez moi aussi, d'ailleurs, aussi je programme la pause pique-nique aux abords de Beaudier. Nous déchargeons les chevaux, qui sont heureux de se prélasser au soleil. Il y a bien un petit vent coulis du Midi, mais ça ne semble pas les déranger.



Mes chiens sont à l'affut des miettes que nous pourrions faire tomber, ou musardent...



Le village est en vue, nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres de la maison.

Le chemin en face légèrement sur la gauche mène à une maison. Une voiture en sort, avec des stickers de chevaux. La conductrice arrête son véhicule, et vient nous saluer. Elle est elle même randonneuse équestre, et véto de son état, faisant sa thèse sur le parage naturel. Nous voilà avec de quoi discuter des heures. Elle me demande si elle peut voir les pieds de mes cocos, que je lui montre bien volontiers. Elle les trouve beaux, il faut dire que c'est du pied solide et bien fait, quand même !



J'aime ce genre de rencontres, c'est toujours sympa !

Ensuite nous repartons pour "la dernière ligne droite" ou presque. Ambrelune suit bien en liberté, ne cherchant pas à entrer dans les prés ouverts ou les terres. Bonne jument ! Au tout début du village, je propose à A. de monter encore un moment mon Grim. Mais elle a besoin d'un montoir, et mon Patasson, en se décalant du talus, nous montrera qu'il refuse catégoriquement qu'elle le remonte. Nous essayons plusieurs fois, mais rien à faire, c'est une fin de non recevoir de la part de mon Gros ! Si A. avait eu encore mal à la cheville, je me serais débrouillée pour obtenir, mais là elle va mieux, alors je n'ai pas envie de me battre avec mon Gros pour ça.... je ne vais pas gâcher toutes les fins de rando avec lui, quand même (cf ma rando ardéchoise de cet été que je vous raconterai si ça vous dit) ! Le pire, c'est que je suis certaine qu'il m'aurait laissé monter...lui et moi, moi et lui....

Nous finissons donc tout à pied, qu'importe.

Vers la Croix-Rouge, nous savourons la vue sur Pierre-sur-Haute et les Hautes Chaumes.



Encore quelques centaines de mètres et c'est l'arrivée. Déchargement, désanglage léger, temps de pause, désellage et débâtage. Paillage des boxes, foin dans les auges....En rentrant du matériel à la maison, je ressors avec le matériel de pansage à la main, dans un sac plastique, et du pain dur. Les Gros m'appellent, puis nous font un concert d'appels de contact. Je vous aime, mes Gros !

Un bon pansage énergique, de ceux qui vous délassent les muscles fatigués, une couverture militaire sur le dos d'Ambrelune, et on les met au boxe. Ma Broune est déjà toute raide, bichette, et du coup je ne regrette pas de n'avoir pas cpoursuivi pour un ou deux jours de plus.

Il fait encore très froid ce soir, et A. et moi savourons l'idée de dormir dans un plum' ce soir, plutôt que sous la tente ! Les chiens, eux, s'étalent dans leurs caisses à pommes, sur leurs tapis moelleux. Ils sont "zens", bien détendus par ces deux jours à courir les bois.

Le lendemain, je sors un moment Ambrelune pour la dérouiller, elle est très sensible sur cailloux, mais marche bien dans l'herbe. En fait, elle pense surtout à brouter.
Puis je la rentre et sors mon Grim, lui a le pas des grands jours, je trotte même un moment à côté de lui, moi à fond, lui à peine au trot allongé, il est hyper à l'aise, pétant le feu ! Je nous arrête, toute joyeuse, et constate qu'il transpire déjà un peu. On n'en fera donc pas plus, juste du pas et du broutage.

Et puis le surlendemain, j'ai fait cette sortie de 2h 15 avec mon Gros père, qui était limite mou par rapport à d'habitude. Il accusait le coup avec un peu de retard, surtout qu'il faisait doux et que donc il transpirait fort dans son poil d'hiver. Par contre Ambrelune s'était requinquée et avait un pas formidable pour rejoindre le petit parc où je les ai installés. Les chiens sont venus avec nous, heureux et tranquilles.

Bien sûr, je regrette les deux jours de plus que j'aurais pu faire, mais j'ai ramené mes chevaux en bon état physique et mental, et pour ça ça valait vraiment le coup de se "rédimer". Ils m'ont offert une fois de plus deux journées merveilleuses, et je leur devais bien de ne pas leur faire dépasser leurs limites.

Magnifiques photos!

Trop belles photos

waou!!!!! super rando!! moi personnellement je suis bien trop frileuse pour faire un truc comme ça mais les paysages sont magnifiques!!! quelle aventure!! Bravo a vous!

Quelle aventure! Franchement bravo.

Salut Gawelle !